Des capteurs pour mesurer la qualité de l’air vont être installés dans 13 écoles bruxelloises

“Que respirent les écoliers de la capitale?” C’est à cette question, en apparence toute simple, que tentera de répondre le collectif citoyen “Les chercheurs d’air” avec sa nouvelle campagne “Petits Poumons”, lancée lundi dans une dizaine d’écoles bruxelloises. L’initiative poursuit un double objectif: mesurer la qualité atmosphérique dans et aux abords des écoles participantes et vulgariser les données ainsi récoltées auprès des élèves.

Dans ces écoles, les élèves mesureront pendant plusieurs mois les concentrations en particules fines (PM2.5). Certains établissements surveilleront également les concentrations en dioxyde d’azote (NO2).

En parallèle à cette prise de mesures, des ateliers seront organisés par le département Inforsciences de l’ULB afin que ces mêmes élèves s’informent sur les sources de la pollution de l’air, comprennent ses effets sur la santé, apprennent à analyser les données collectées et découvrent les solutions qui existent pour la combattre.

L’ASBL Les chercheurs d’air rappelle que les enfants sont les premières victimes de la pollution de l’air. “En pleine croissance, ils inhalent plus de pollution que les adultes car ils ont un rythme respiratoire plus élevé. De plus, du fait de leur petite taille, ils respirent plus près de certaines sources de pollution telles que les pots d’échappement et s’exposent ainsi à des concentrations plus élevées en polluants”, explique le collectif dans un communiqué publié lundi.

“Grâce aux données qui seront récoltées, nous identifierons les écoles les plus exposées à la pollution de l’air et nous demanderons que des mesures concrètes, comme les rues scolaires, y soient mises en place. Ixelles, Bruxelles et Anderlecht soutiennent cette campagne”, indique Pierre Dornier, membre du mouvement “Les chercheurs d’air”, qui espère que d’autres communes suivront par la suite.

Ce vaste programme est lancé alors que les concentrations en particules fines PM2.5 et en dioxyde d’azote dans la Région de Bruxelles-Capitale continuent de dépasser les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). “En 2016, en Belgique, les particules fines ont causé la mort de 7.600 personnes, le dioxyde d’azote serait responsable de 1.600 décès prématurés et l’ozone de 180. Le trafic routier serait le responsable d’un cas d’asthme sur quatre chez les jeunes de moins de 18 ans dans notre pays”, met en garde le collectif.

Plusieurs études ont par ailleurs montré que la pollution a de nombreux effets néfastes sur la santé des enfants: affaiblissement de la fonction pulmonaire, multiplication des cas d’asthme et de bronchite chronique, augmentation du risque d’obésité, de diabète, de troubles neurologiques et de dépression. (Source et image: Belga)

■ Reportage de Sabine Ringelheim, Frédéric De Henau, et Pierre Delmée