De nouvelles mesures pour lutter contre les abus dans les procédures d’asile

Les administrations en charge de l’Asile et de la Migration renforcent leurs mesures pour lutter contre les abus dans les procédures d’asile. Grâce à cette mesure, Fedasil espère garantir une place d’accueil aux vrais primo-arrivants pendant ces mois d’hiver.

Fedasil et l’Office des Etrangers ont constaté des abus lors des demandes d’asile sur le territoire belge. Certains demandeurs d’asile ont en effet déjà obtenu l’asile dans un autre Etat membre de l’Union européenne, mais continuent malgré tout à demander l’asile en Belgique, sans aucune raison justifiée.

Pour l’instant, les demandes d’asiles sont traitées selon les règles de Dublin. Ces règles prévoient que la Belgique a six mois pour renvoyer un demandeur d’asile vers le pays européen où il a été enregistré pour la première fois. Selon les règles de Dublin, c’est aussi ce pays qui est responsable du traitement de la demande d’asile. Si le demandeur d’asile n’a pas quitté le territoire dans les six mois, notre pays devient alors responsable pour le traitement de la demande d’asile. C’est pourquoi certains demandeurs d’asile se cachent pendant six mois, par exemple auprès de leur famille, de leurs amis ou de leurs connaissances, sans laisser d’adresse à l’Office des Étrangers. D’autres changent presque quotidiennement d’adresse pour rendre le suivi impossible. Ils réapparaissent lorsque les six mois se sont écoulés pour demander à nouveau l’asile et donc être accueillis.

« Ce sont des abus des procédures d’asile qui surchargent inutilement nos services d’asile et notre réseau d’accueil” explique Maggie De Block (Open Vld), ministre de l’Asile et de la Migration. “Nous devons protéger et accueillir ceux qui en ont vraiment besoin, mais nous devons aussi être fermes contre ceux qui essayent d’en abuser. »

Désormais, Fedasil refusera donc l’accueil aux personnes qui exercent cette pratique. L’Office des Étrangers pouvait déjà prolonger le délai pour quitter le territoire jusqu’à dix-huit mois si un risque sérieux de se cacher est présent.

Les deux groupes de demandeurs d’asile continuent à recevoir du soutien s’ils veulent retourner dans le pays où ils disposent d’un statut (asile octroyé ou en procédure). De plus, Fedasil évaluera le refus d’accueil sur base individuelle, en tenant compte de la vulnérabilité des personnes concernées, comme par exemple en cas de maladie.

T.Dest / Image: Belga