D’anciens para-commandos mettent en demeure le Musée de l’Afrique centrale

Les avocats de sept associations représentant d’anciens para-commandos et officiers ayant servi en Afrique ont adressé une mise en demeure au Musée royal d’Afrique centrale (MRAC, alias AfricaMuseum) à Tervuren en lui demandant “d’effacer toute atteinte à l’honneur et à la réputation des para-commandos belges” à propos d’une des seize sculptures ornant la grande rotonde du musée.

Il s’agit de la sculpture “La Belgique apportant la sécurité au Congo” d’Arsène Matton représentant la Belgique protégeant dans les plis de son drapeau un homme et un enfant endormi. A cette statue, comme aux quinze autres, est maintenant superposé un voile semi-transparent sur lequel est imprimée une image post-coloniale censée créer “un choc visuel et sémantique, permettant une lecture nouvelle d’un lourd patrimoine“.

L’image superposée à la statue représente un militaire en arme et est explicitée par le texte “Un para-commando belge à Stanleyville en 1964, lors de l’écrasement des rebelles Simba. L’indépendance formelle du Congo en 1960 est loin d’avoir sonné le glas des interventions étrangères“. C’est cette phrase qui parait “particulièrement tendancieuse et offusquante” aux sept associations.

Elles avaient adressé en juillet une lettre ouverte au directeur général du MRAC, Guido Gryseels, avec copie à la Première ministre Sophie Wilmès. Selon les signataires, cette phrase porte “atteinte à l’honneur des para-commandos belges de l’époque, pour la plupart de jeunes miliciens, soit l’émanation de la Nation“. Faute de réaction du musée, les avocats des associations viennent d’adresser une “mise en demeure d’effacer toute atteinte à l’honneur et à la réputation des para-commandos belges au sein du texte explicitant le voile semi-transparent superposé à la sculpture” d’Arsène Matton “pour le 12 octobre 2020 au plus tard“.

A défaut d’exécution dans le délai imparti, nos (associations) clientes sont déterminées à entamer une procédure judiciaire devant le tribunal compétent pour faire entendre leurs droits“, indiquent les avocats, Mes Aymeric de Lamotte et Didier Bracke, dans cette lettre dont l’agence Belga a obtenu une copie.

Belga

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29 septembre 2020 - 08h02
Modifié le 29 septembre 2020 - 08h02