Culture : Paul Dujardin appelle les grandes maisons de la culture à accueillir les artistes “sans-abri”

Dans une carte blanche publiée ce matin dans La Libre Belgique, Paul Dujardin s’inquiète du sort réservé à la culture et aux arts de la scène dans la perspective du déconfiement progressif entamé ces derniers jours. Le directeur de Bozar appelle les grandes maisons de culture à se montrer solidaires. 

Ainsi il propose que les institutions de la culture, comme Bozar, partagent leurs grandes salles “avec des collègues qui ne sont pas autorisés à rouvrir leurs (plus petites) infrastructures.”

Paul Dujardin prend l’exemple de la salle Henri Le Boeuf. D’une capacité de 2200 places, elle pourrait permettre selon lui à plus de 1000 personnes d’assister à un spectacle en toute sécurité, alors que pour nombre de compagnies de théâtre ou de projets musicaux, poursuit-il, 500 spectateurs constituent  déjà un public plus nombreux que ne peuvent en accueillie bien des salles ou centres culturels.

Déjà en discussion avec La Monnaie et Anne Teresa De Keersmaeker, Paul Dujardin affirme que Bozar pourrait assurer 60 soirées d’ici la fin de l’année. “L’idée n’est pas que les grandes maisons de la culture en tirent financièrement profit. Nos collègues qui bénéficient de subventions structurelles, qui parviennent à tenir le coup et qui ont mis leur personnel en chômage temporaire ont davantage de fonds que les petits acteurs du secteur culturel qui se trouvent aujourd’hui dans une situation des plus critique.” Une solidarité qui doit s’envisager sur base volontaire.

Accueillir les artistes sans-abri ne suffira pas à sauver le secteur, tempère Paul Dujardin, qui note que beaucoup n’ont pas pu bénéficier des mécanismes de soutien “classiques” adoptés par le Fédéral et les communautés. “Les petits acteurs vulnérables son restés sur la touche.” Le fonds d’urgence en voie de constitution doit aussi pouvoir venir en aide aux freelances.

Il appelle également l’Europe à soutenir la culture européenne, comme ce fut le cas, dit-il, au sortir de la deuxième guerre mondiale avec la création d’événements comme le festival d’Avignon ou la Biennale de Kassel.

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