Coronavirus : les spécialistes peuvent à présent se référer à une liste des soins prioritaires

Les médecins spécialistes disposent depuis jeudi d’une liste de référence pour les aider à déterminer l’urgence de certains soins, alors que de nombreux interventions et rendez-vous de suivi ont été reportés au début de la crise sanitaire du coronavirus.

L’objectif est d’éviter tout dommage irrémédiable pour la santé du patient, souligne le Groupement belge des unions professionnelles des médecins spécialistes (GBS), sollicité par Belga.

Cette “liste des degrés d’urgence par spécialité” a été élaborée à l’attention des médecins et chefs de service hospitaliers par le GBS, en concertation avec les associations de médecins chefs et les autorités fédérales, dans le cadre de la stratégie de sortie du confinement. En effet, certains soins nécessaires mais non-urgents au départ le sont entre-temps devenus. “Nous avons tenté de définir les ‘semi-urgences’: ce qui doit être traité dans le mois, les trois mois,… pour ne pas engendrer de ‘dégâts collatéraux’“, explique Donald Claeys, secrétaire général du GBS. Par exemple, reporter encore une opération de la hanche prévue depuis plusieurs mois pourrait entraver la revalidation post-opératoire du patient. Il est également urgent de reprendre les consultations de suivi en oncologie, notamment, “car l’on n’est pas sûr de pouvoir rattraper le temps perdu si l’on repousse ces rendez-vous de trois ou quatre mois supplémentaires“, poursuit Donald Claeys. “Maintenant que des places (réquisitionnées pour lutter contre le Covid-19, NDLR) se libèrent dans les hôpitaux, il faut en profiter pour prendre en charge les soins reportés. Car, si l’on attend encore, peut-être que ces places ne seront plus disponibles (en cas de deuxième vague, NDLR), ce qui retarderait à nouveau le traitement de ces patients.”

Les pathologies sont ainsi classées par degré d’urgence : les diagnostic et traitement “immédiatement prioritaires” (urgence 1), ceux à établir dans la journée (urgence 2), puis la semaine (urgence 3). Ensuite viennent les prises en charge planifiées endéans les trois mois. Enfin sont repris les actes diagnostiques et thérapeutiques qui n’impliquent aucun risque pour la santé à court ou moyen terme (prise en charge au-delà de trois mois sauf si les établissements de soins ont la capacité d’accueillir plus tôt les patients).

Cette liste sera adaptée en fonction de l’évolution de l’épidémie de coronavirus en Belgique et en concertation avec les autorités. “Elle pourra aider, en cas de rechute, à réajuster les priorités de soins“, ajoute le secrétaire général.

Belga