Confinement : un risque accru de violences conjugales et intra-familiales

Si le confinement mis en place pour lutter contre la pandémie de coronavirus a pour but d’endiguer sa propagation, il présente aussi des risques accrus de violences conjugales et intra-familiales.

Le numéro gratuit reste, dès lors, accessibles à toutes et tous : 0800 300 30

Tout changement de situation, et donc un confinement, vient perturber les interactions entre les auteurs et les victimes de violences conjugales. La domination tend alors à se maintenir : lorsqu’il y a une déstabilisation de l’équilibre que l’auteur tente de maintenir, cela peut provoquer des réactions augmentant la violence“, constate Yamina Zaazaa, co-directrice du Centre de Prévention des Violences Conjugales et familiales, une asbl bruxelloise qui accompagne les personnes concernées par les violences conjugales et ou intrafamiliales.

D’autant que, actuellement, nous sommes dans une période où nous sommes tous tendus, où on peut sentir un stress. On peut imaginer que dans les couples où une violence existe, cela peut vraiment augmenter les tensions et les crises de violences“.

Et, en ce moment, “l’auteur sait que, pour la victime, c’est assez difficile de trouver une autre solution que de rester au domicile : elle ne peut que de rester chez eux“, puisque les déplacements sont réduits à l’essentiel, et que la majorité des travailleurs pratiquent le télé-travail.

Il est néanmoins difficile, pour l’asbl, de fixer un pourcentage ferme d’augmentation. “C’est difficile de constater s’il y a une augmentation, car tout se fait par téléphone. Les gens continuent de téléphoner, mais on n’entre plus en contact avec le public. On ne peut pas confirmer l’augmentation de manière claire“, nuance Yamina Zaazaa, co-directrice du CPVCF, “Cependant, même si je ne peux pas le constater directement, je suis persuadée que, dans les faits, cette augmentation des tensions, et donc parfois des violences, est bien présente”.

Que faire si vous êtes concerné(e) ?

Si vous êtes concerné(e), “le numéro gratuit 0800.300.30 reste accessible à tou.te.s“, note Alain Maron, ministre bruxellois de la Santé, dans un tweet publié ce mercredi.

La situation de confinement a cependant un impact important sur l’accueil des victimes de violences. “Comment continuer à faire notre travail tout en nous protégeant et en protégeant du virus ceux qu’on aide : c’est la grande question qu’on se pose actuellement, on est en train de réfléchir par rapport à ça“, déplore Yamina Zaazaa. “Nous avons une maison d’accueil où les studios permettent aux gens de ne pas se rencontrer, mais en même temps le personnel doit être là pour s’assurer que les hébergés respectent les règles de distanciation sociale, d’hygiène, etc. Et lorsque nous rencontrons des victimes, on leur demande leur état de santé : si elle sont malades, c’est difficile de les accueillir, car les autres personnes peuvent être contaminées“.

Nous restons donc ouverts pour l’instant, parce que nous avons une grande liste d’attente, donc on va d’abord s’occuper des personnes qui sont sur la liste d’attente, qui sont là depuis longtemps. Les autres personnes, qui ne sont pas encore sur la liste, sont désormais orientées vers les services d’urgence, comme Ariane ou le SAMU“, conclut la co-directrice de l’asbl.

ArBr