Commission Siamu: le MR voit des indices de conflit d’intérêts pour la conseillère de Cécile Jodogne

Le chef de file du MR bruxellois Vincent De Wolf n’en démord pas: la présence d’une conseillère de la secrétaire d’Etat Cécile Jodogne (DéFI) au conseil de direction du SIAMU pose problème et risque de mettre à mal un certain nombre de décisions prises au sein de celui-ci.

Il a défendu son point de vue mardi soir lors de la longue séance de la commission spéciale SIAMU du parlement bruxellois, notamment en laissant entendre que la dénommée conseillère, Mme Beckers, avait pu elle-même participer au sein de ce conseil, à la préparation d’un profil de fonction pour un mandat A5 qu’elle souhaitait exercer elle-même.

La secrétaire d’Etat a défendu le contraire, soulignant que cela n’était pas de la compétence du conseil de direction, mais du gouvernement régional. Qui plus est, a dit Mme Jodogne, le mandat a été attribué, au terme de la procédure de sélection, à une autre personne.

L’ex-ministre cdH Benoît Cerexhe avait dit plus tôt dans la journée avoir préféré, sur foi d’un avis juridique, ne pas envoyer de délégué de son cabinet au conseil de direction, alors que lui même était en charge de la gestion du SIAMU.

Comme lui, Vincent De Wolf a dit avoir fait procéder à un examen juridique de cette option par un spécialiste en droit administratif. La conclusion est la même, selon lui, et l’existence d’un article du règlement d’ordre intérieur du conseil de direction l’autorisant, ne pèse pas lourd face aux textes de loi et règles de droit.

Selon M. De Wolf, un arrêté du gouvernement bruxellois du 27 mars 2014 ne prévoit de présence d’experts extérieurs à la direction qu’au compte-goutte, pas de façon quasi permanente. La preuve tient, selon lui, en un autre arrêté pris par le gouvernement bruxellois bien plus tard, le 27 août dernier, destiné à corriger cette situation irrégulière selon lui.

La secrétaire d’Etat lui a répliqué que Mme Beckers n’avait participé à aucune décision la concernant. Le mandat qu’elle visait ne lui a d’ailleurs pas été attribué. L’arrêté pris le 27 août dernier par le gouvernement et qui ouvre l’accès du conseil de direction notamment au titulaire du mandat A5 était prévu en vue de la réforme du SIAMU et non pour régulariser une situation anormale.

REMBOURSEMENT

Autre critique du mandataire libéral: Mme Jodogne a fait rembourser, via une convention avec les quatre personnes du service d’accueil du SIAMU les frais de vêtements (500 euros par personne) que celles-ci avaient engagées sur base d’une note de service illégale de l’ex-directeur administratif suspendu. Cécile Jodogne a dit assumer cette décision couverte par le gouvernement bruxellois et prise “avec humanité” à l’égard de personnes, faiblement rémunérées, qui ont fait ces dépenses “de bonne foi”.

Les impositions légales ont été déduites du remboursement. Par ailleurs, la secrétaire d’Etat a jugé que la réforme du SIAMU engagée depuis mars dernier avait débouché sur la mise en place d’une structure plus claire et plus saine même si ce vaste chantier engagé avec l’appui du parlement, est encore loin d’être terminé.

“Depuis 2014, on est passé d’un climat très tendu à un climat social serein. Il n’y a plus de grèves, plus de manifestations dans les rues. Cela ne veut pas dire bien sûr que tout va bien, mais le dialogue et la confiance ont été rétablis”, a-t-elle conclu au terme de la longue journée d’auditions de ministres et de secrétaires d’Etat en charge, depuis 1999, de ce département. Elle a enfin démenti avoir voulu bloquer la transmission de certains documents à la commission spéciale. Les pages blanches transmises après filtrage par le secrétaire de la commission ont trait à des procédures en cours impliquant certaines personnes de l’encadrement des pompiers.

BELGA

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20 juin 2018 - 07h31
Modifié le 20 juin 2018 - 07h32