Commémorations du 22-Mars: quel sens pour les victimes, deux ans après ?

A la veille des commémorations des attentats du 22 mars, le magazine le Mag de la rédac’  donne la parole aux victimes de ces attaques. Toutes ne participeront pas aux cérémonies du souvenir mais toutes soulignent l’importance de se retrouver pour avancer.

Il est douloureux de revoir des victimes mais il y a un besoin de se retrouver avec elles. Il y a beaucoup de solidarité et de chaleur humaine lors de ces commémorations”. Christelle Giovanetti, victime de l’explosion de la station Maelbeek il y a deux ans, sera présente lors des cérémonies du souvenir organisées le 22 mars 2018. Corinne Kalifat, présente à Zaventem lors des attaques, veut également se rendre aux commémorations car  “c‘est l’occasion de rencontrer d’autres personnes dans le même cas que nous“. Hussein Esmael Fazal a perdu sa fille à Maelbeek et malgré que ces moments soient difficiles, il sera présent à la station de métro pour se souvenir : ” J’ai hésité à y retourner car l’année passée il y avait un mal-être au sein de la famille et puis revoir le lieu, ce n’est pas facile . Cela nous confronte au lieu de l’explosion mais néamoins j’y serai car j’ai donné ma parole“. Pour d’autres, se retrouver à nouveau sur les lieux du drame est impossible : “L’année passée, j’étais présent aux commémorations à Zaventem mais je l’ai mal vécu” explique Abdallah Lahli. “C’était mon lieu de travail. C’est trop tôt pour moi et trop difficile. Je ne sais plus aller à Zaventem” ajoute-t-il.

Se retrouver pour avancer

Pour Christelle Giovanetti, se retrouver deux ans plus tard pour se souvenir permet d’avancer : “Dans ces moments, on ne ressasse pas, on ne veut pas replonger dans quelque chose de triste, c’est une énergie positive qui nous permet d’avancer”. Un sentiment partagé par Hussein Esmael Fazal qui constate que se retrouver entre victimes permet de penser à autre chose et de faire “de belles choses“.

Pour les victimes des attentats du 22 mars, il faut continuer à commémorer ces attaques, même pour ceux qui n’y participent pas comme Abdallah Lahli : “Les victimes ont besoin de ne pas se sentir oubliées. Il n’y a que le 22 mars où l’on peut dire que les victimes ne sont pas oubliées et donc c’est important de maintenir ces cérémonies du souvenir.

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21 mars 2018 - 19h51
Modifié le 22 mars 2018 - 10h12