Coiffeurs, restaurateurs, carreleurs… L’accès à certaines professions va changer

La Région bruxelloise souhaite remplacer l’examen théorique du jury central pour l’accès à la profession par une épreuve pratique, a annoncé mardi le ministre bruxellois de l’Emploi et de la Formation professionnelle Didier Gosuin (Défi). La Flandre, elle, voudrait totalement supprimer l’accès à la profession en 2018, sauf pour les métiers de la construction.

Coiffeurs, restaurateurs, carreleurs… l’accès à certaines professions est réglementé et depuis la 6e réforme de l’Etat, les Régions sont compétentes pour définir les conditions. La preuve de connaissance (gestion d’entreprise et métier) peut jusqu’ici être apportée par un diplôme, une expérience professionnelle de 3 à 5 ans ou un examen théorique au jury central.

Pour Didier Gosuin, l’épreuve du jury central est obsolète et il faut la remplacer par un examen pratique, le plus à même de valider les compétences. L’objectif est de simplifier le système tout en garantissant le contrôle des compétences.

Un projet pilote pour le métier de la coiffure

En septembre 2017, un projet pilote a donc été lancé pour le domaine de la coiffure en partenariat public-privé. Les candidats coiffeurs qui souhaitent s’inscrire à l’examen du jury central se voient depuis lors proposer l’épreuve pratique au centre de validation de compétences de Forest (Coach). Quatre personnes ont réussi l’examen et 28 sont entrées dans le processus.

Didier Gosuin souhaite voir cette méthode élargie en 2018 à l’ensemble des secteurs concernés par l’accès à la profession.

Cependant, cela ne sera pas possible si la Flandre poursuit son projet de supprimer totalement l’accès à la profession sur son territoire, a-t-il jugé. En Wallonie, les discussions sont toujours en cours pour réformer le système.

“L’accès à la profession protège les métiers, mais aussi les formations et le consommateur. Le projet flamand risque d’instaurer une concurrence déloyale, je tire donc la sonnette d’alarme pour que la Wallonie ne rejoigne pas la position flamande”, a affirmé le ministre. “Il n’est pas impossible que le bon sens triomphe.”

“L’UCM soutient pleinement la réforme bruxelloise”, a relevé le secrétaire général de l’Union des classes moyennes Arnaud Deplae, présent lors de la présentation à Forest. “La Flandre suit une logique macro-économique de court terme en partant du principe que l’absence de régulation permettra à beaucoup de lancer leur projet. Mais à plus long terme, cette optique créera davantage de faillites. C’est une mauvaise décision.”

“Les premières années d’activité sont celles au risque de faillite le plus élevé. Les connaissances en gestion et la bonne préparation du projet sont la base”, a également estimé le Syndicat neutre des indépendants. “L’accès à la profession est donc utile pour un tissu économique dense et fort. (Belga)

  • Reportage de Cyprien Houdmont et Hugo Marx.