Cocof : un budget 2018 en équilibre, l’opposition dénonce “du chipotage”

Les députés francophones bruxellois ont donné mardi leur feu vert, majorité (PS-DéFI-cdH) contre opposition (MR-Ecolo-PTB), au projet de budget pour l’année 2018 de la Cocof, l’institution en charge d’une série de matières essentiellement sociales gérées au profit du million d’habitants francophones de la capitale. Le vote a eu lieu en deux temps, faute de quorum dans la majorité. Le budget est annoncé en équilibre, à hauteur de quelque 473 millions d’euros.

Selon la ministre-présidente du collège des ministres francophones bruxellois de la CoCof, Fadila Laanan, ce montant inscrit en recettes est en hausse de 26,4 millions euros par rapport aux recettes inscrites en 2017. L’évolution favorable est liée à l’évolution des paramètres macro-économiques (+8,4 millions d’euros), et à l’apport de 4 millions d’euros de droits de tirage régional en vue d’un accord non-marchand. Mais l’appoint principal (plus de 14 millions d’euros) provient d’un boni lié à la dernière réforme de l’État, plus précisément via la Loi Spéciale de Financement et l’accord dit de la “Sainte-Emilie”. Le total des dépenses est plus élevé (à 496,2 millions d’euros), mais l’écart est compensé par une neutralisation des dépenses d’investissements dans les crèches et les écoles (11,4 millions) et par une prévision de sous-utilisation des dépenses (entre 2 et 2,5%).

“Réalisme” pour la majorité, “fragile” pour l’opposition

Cela a fait dire à Hamza Fassi Fihri (cdH) que ce budget était marqué du sceau de l’“ingéniosité”, du “réalisme”, du “volontarisme”, un point de vue largement partagé par Catherine Moureaux (PS) et Michel Colson (DéFI). Ceux-ci ont mis en exergue le maintien d’une série de priorités sociales et d’investissements orientées vers le futur au bénéfice de la population.

Dans l’opposition, Gaëtan Van Goidsenhoven (MR) a jugé l’équilibre “fragile”, et les politiques de l’institution francophone “sous-vitaminées” en regard du boom démographique.

Alain Maron (Ecolo) s’est réjoui que “quelques points positifs” (une nouvelle maison d’accueil pour familles, choix de la pédagogie active pour la future école secondaire au CERIA, un projet novateur concernant la toxicomanie en prison, quatre millions pour le non-marchand, hausse du nombre de places pour la formation en alternance, …). “Mais cela reste un budget de chipotage pour rester dans les clous et on ne voit pas comment le nombre de places promises dans les crèches d’ici 2020 sera atteint. On n’en est toujours qu’à deux Bureaux d’Accueil des Primo-Arrivants. On ne voit plus de trace de la Maison des Cultures urbaines annoncée au CERIA, ou encore du projet de décret sur les Organismes d’Insertion Socio-Professionnelle”, a-t-il regretté.

Pour le PTB, le budget 2018 est très loin de rencontrer les besoins sociaux des Bruxellois.

Avec Belga – Photo :