Charles Michel devant le Parlement européen : l’Europe devra “surtout dépenser beaucoup mieux”

L’Europe devra “surtout dépenser beaucoup mieux” à l’avenir, a estimé jeudi le Premier ministre, Charles Michel, réagissant lors d’un discours dans l’hémicycle européen à la proposition de budget global de l’UE présentée la veille par la Commission.

La Commission européenne a proposé un cadre financier 2021-2027 en hausse à 1.279 milliards d’euros, soit 1,11% du Revenu national Brut (RNB) cumulé des États membres. L’exécutif de l’UE, emmené par son président Jean-Claude Juncker, entend de la sorte donner un coup de fouet au projet européen affecté par le futur départ du Royaume-Uni (Brexit).

Au cours des derniers mois, plusieurs dirigeants de l’UE, dont l’Irlandais Leo Varadkar et le Français Emmanuel Macron, se sont montrés enclins à augmenter leur contribution nationale au budget européen.

Devant les eurodéputés réunis à Bruxelles, Charles Michel a pour sa part qualifié la proposition avancée par la Commission de “point de départ utile”, sans toutefois se prononcer sur une éventuelle hausse de la contribution belge. “Nous allons analyser les propositions en détails. Nul doute que les négociations seront âpres et intenses”, a-t-il souligné, appelant à “appliquer au budget européen, la même rigueur minutieuse que celle de la Commission quand elle scrute les budgets nationaux”.

Débat virulent

“La Belgique n’acceptera pas un volume d’effort supplémentaire qui mettrait en péril nos mesures de relance économique”, a toutefois prévenu le Premier ministre, d’après lequel l’Europe devra “surtout dépenser beaucoup mieux” à l’avenir. Lors de son discours, le chef du gouvernement fédéral a entre autres plaidé pour une consolidation et une modernisation des politiques communes, la cohésion et la politique agricole, mais aussi le “développement de nouvelles politiques” pour la sécurité, l’innovation ou l’économie numérique. Charles Michel s’est en outre déclaré en faveur d’une “démultiplication” des moyens pour le programme Erasmus.

Face aux questions et réactions des députés européens, le Premier ministre a également répondu sur les thèmes de la fiscalité ou du Brexit lors d’un débat pour le moins virulent. Il s’est défendu d’une “fiscalité qui punit”, en opposition aux déclarations du député écologiste Philippe Lamberts, qui dénonçait pour sa part l’alliance de Charles Michel avec la N-VA et les décisions du gouvernement fédéral “pour les plus riches”. Le Premier ministre belge a eu également un mot pour l’eurosceptique britannique Nigel Farage, qui l’accusait pour sa part de diriger “un pays qui n’existe pas”

Belga, avec Gr.I. – Photo : Belga/Benoît Doppagne

■ Images du Parlement européen.

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03 mai 2018 - 12h31
Modifié le 03 mai 2018 - 12h31