Chant des Cailles : le collectif de recherche SAULE a rendu ses conclusions

Le collectif de recherche SAULE a rendu ses conclusions quant au projet de construction au Chant des Cailles.

Imaginé en 2014, puis lancé en 2017, le projet SAULE répondait à l’annonce d’un projet de construction de logements sociaux sur le site d’agriculture urbaine de la Ferme du Chant des Cailles, à Watermael-Boitsfort. Ainsi, le but de cette recherche est d’explorer la cohabitation entre l’agriculture urbaine et le logement.

Le collectif vient de rendre ses conclusions quant au projet.

L’importance de l’agriculture urbaine à Bruxelles…

À l’une des extrémités du spectre, l’importance de l’agriculture urbaine à Bruxelles. “Au fil du temps, les chercheurs ont pu constater que ce simple champ s’est métamorphosé en une sorte de parc agricole, avec ses cultures maraîchères qui nourrissent plus de 400 personnes, ses potagers collectifs avec poulailler et compost, avec ses prairies où paissent une quarantaine de moutons produisant lait et fromages… tout cela en phase avec la stratégie Good Food de la Région“, évoque le communiqué du collectif SAULE.

On se trouve aujourd’hui face à un espace vert nourricier, qui constitue un poumon vert pour le voisinage, qui assume un rôle pédagogique pour les écoles, et qui rassemble les habitants et renforce leur cohésion. Une aventure qui répond aux enjeux de biodiversité et de changement climatique. Une initiative citoyenne qui n’a rien coûté aux pouvoirs publics et qui a permis la création d’une dizaine d’emplois“, explique-t-on dans le communiqué.

… et la nécessité de logements sociaux supplémentaires

Mais d’autres intérêts sont en jeu, souligne également le collectif. “Bruxelles manque terriblement de logements sociaux : 40.000 demandeurs sont en attente d’un logement. Le quartier et le champ ont été mobilisés dans le Plan Logement, initié dès 2013 par la commune et consolidé par la Région. Il prévoit que la Société de Logement Régional Bruxellois (SLRB) construise des logements sociaux sur un tiers de la surface du parc nourricier“, ajoute le communiqué.

Mais davantage que d’opposer agriculture urbaine et logement, les conclusions du SAULE indiquent que “bien que la commune compte le taux le plus élevé de logements sociaux de toute la Région, la recherche ne remet pas en cause l’objectif prévu de 200 logements, mais propose de le réaliser autrement“. Ainsi, le collectif propose “de nouvelles pistes pour l’avenir du quartier et des logements pour préserver l’intégrité et la cohérence d’une expérience d’agriculture urbaine qui a fait ses preuves” : SAULE propose dès lors d’accroître la fonction logement, en étudiant plus finement son implantation. Le collectif propose, par exemple, plutôt, d’ajouter des étages à des immeubles non classés répartis dans le quartier.

En effet, “si l’on devait construire selon le Plan logement, l’espace d’agriculture urbaine serait considérablement réduit, alors qu’il constitue aujourd’hui la vraie centralité de ce quartier, dont il reste un enjeu majeur de cohésion sociale et de bien-être. Un privilège dont les nouveaux habitants pourraient aussi bénéficier“.

Fin du moratoire sur la construction

Le lancement de la recherche SAULE, en 2017, s’accompagnait d’un moratoire sur la construction, d’une durée de 3 ans, le temps de mener la recherche. “Le document qui vient d’être publié met donc fin à ce moratoire, ce qui n’a pas manqué de créer de l’inquiétude auprès de certains habitants“, évoque-t-on dans le communiqué.

Un Plan Particulier d’Affectation du Sol (PPAS) a également été commandé par le bourgmestre.

ArBr – Photo : BX1