Jambon veut un centre administratif à Steenokkerzeel et démanteler le Parc Maximilien

Un centre administratif national pour la transmigration sera prochainement installé au centre 127bis à Steenokkerzeel, annoncent lundi le ministre des Affaires intérieures Jan Jambon (N-VA) et le Sécrétaire d’Etat à la migration Theo Francken (N-VA). Toutes les personnes qui pénètrent illégalement en Belgique dans l’optique de se rendre au Royaume-Uni y seront emmenées. Cette mesure fait partie d’un vaste plan pour lutter contre la migration illégale.

“Dans la première phase, les groupes de transmigrants interceptés lors de grandes actions seront concernés. Mais l’objectif est qu’à court terme tous les transmigrants interceptés par les polices locales et fédérales – où que ce soit dans le pays – seront aussi emmenés”, indique le cabinet du ministre Jan Jambon.

La police fédérale y traitera les dossiers administratifs, pourra enregistrer des empreintes digitales et mener des recherches dans la banque de données. Les personnes concernées pourront aussi être détenues en centre fermé dans l’attente d’une décision de l’Office des étrangers. Ces démarches devraient “soulager considérablement les zones de police locales”. Des véhicules de la police fédérale seront en outre mise à disposition et l’armée déploiera chaque jour un bus entre Bruxelles et Zeebrugge.

Ce dispositif est une mesure parmi d’autres dans un paquet élaboré par les ministres N-VA qui vise à contrer la migration illégale. Prochainement, le doublement de la capacité des centres fermés est également envisagé, spécifiquement pour les transmigrants (de 70 à 160 places). Ce sont depuis ces centres que des retours vers le pays d’origine ou le pays d’arrivée en Europe sont organisés pour les personnes en transit dans l’illégalité. Une intensification des contrôles de police est aussi prévue sur les routes qu’ils empruntent (parkings autoroutiers, treins, etc.).

Des actions quotidiennes sont annoncées ainsi que des actions complémentaires de grande ampleur dans certaines communes, avec l’appui de la police fédérale. Les gouverneurs de province coordonneront ces actions. En Flandre occidentale, le gouverneur a reçu la mission de se mettre immédiatement à la tâche.

Le ministre de l’Intérieur veut dans ce cadre démanteler le “hub migratoire” qui s’est constitué, selon lui, au Parc Maximilien à Bruxelles, à deux pas de la Gare du Nord, et dont se serviraient les trafiquants d’êtres humains. Il “entamera des discussions avec le bourgmestre Close pour entreprendre des actions le plus vite possible dans le cadre du démantèlement du Parc Maximilien”, explique le cabinet.

“On ne peut pas accepter plus longtemps que des bandes de trafiquants, aussi près de la gare, puissent embaucher leurs victimes”, précise-t-il.

Une réunion au cabinet de l’Intérieur avec le bourgmestre est prévue en début d’après-midi, a-t-on appris.

Interrogé par l’Agence Belga, le cabinet de M. Close n’a pas souhaité réagir. Le ministre s’attèlera à une sécurisation renforcée du port de Zeebrugge. Mercredi, il rendra visite aux autorités portuaires en compagnie de M. Francken.

Le centre fédéral de crise est chargé d’étudier les mesures qui peuvent être prises sur le modèle de ce qui a été fait pour l’aéroport national de Bruxelles. Une rencontre imminente est prévue avec le ministre britannique de l’Intérieur afin d’intensifier la coopération avec le Royaume-Uni, destination que souhaitent rejoindre les transmigrants qui passent par la Belgique. “La police britannique des frontières est déjà présente en Belgique mais nous examinons la façon dont on peut renforcer cela, tant à Zeebrugge qu’à l’intérieur du pays”, explique-t-on chez M. Jambon.

Enfin, dès lundi matin, une vaste campagne de communication ciblée à destination des personnes qui souhaiteraient séjourner illégalement en Belgique pour atteindre le Royaume-Uni sera lancée sur les médias sociaux. A moyen terme, elle visera également à décourager les migrants potentiels dans les pays d’origine et de transit.

Belga