Caroline Désir sur la rentrée scolaire de septembre : “Si les mesures actuelles perdurent, ce sera une reprise physique à temps partiel”

Interrogée par Fabrice Grosfilley dans “Toujours Plus d’Actu” sur BX1+, Caroline Désir (PS), ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles, a évoqué le retour de certaines classes, ce lundi, ainsi que la rentrée de septembre, et a réagi à la carte blanche publiée, ce mardi, par des pédiatres.

Certaines classes ont pu effectuer leur rentrée, ce lundi, dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. “Sur le plan organisationnel et logistique, les choses se sont bien passées. C’est évident que ce n’était pas une rentrée comme les autres, il y avait quelques appréhensions au départ, pour les élèves comme pour les professeurs“, évoque la ministre. “J’ai eu quelques retours émouvants d’enseignants et d’élèves qui nous disaient qu’ils étaient très heureux d’avoir pu se retrouver. On voit que c’est le lien social qui prend le dessus“.

Si la ministre a confirmé une présence, hier lundi, de 50-60% dans le 6e primaire et d’environ 75% en 6e-7e secondaire, elle explique également que “aujourd’hui, une bonne part de l’enseignement libre a repris aussi, et là je n’ai pas encore de chiffres (…) mais je crois que nous sommes dans les mêmes tendances“.

Une réunion aura lieu demain après-midi pour évoquer les retours en classe d’autres années, prévus le 25 mai. Des écoles estiment, en effet, que ce délai est trop court pour organiser cette reprise. “On va voir avec eux quels sont les problèmes d’organisation rencontrés, et s’il faut on reportera d’une semaine chez ceux qui ne sont pas prêts. Mais cela ne modifie pas le calendrier imaginé dans la circulaire“.

Quel scénario pour la rentrée de septembre ?

Quant à la rentrée de septembre, Caroline Désir explique qu’à ce stade, “si l’on doit rentrer en septembre avec les mesures de distanciation physique qui sont pour l’instant imposées par le Conseil National de Sécurité, cela va être très compliqué. Ce sera alors une reprise physique à temps partiel pour les élèves, avec un enseignement à distance le reste du temps“.

Et pour atteindre ces objectifs, “il faudra renforcer à la fois la stratégie numérique mais aussi la remédiation“.

“Il est peut-être temps pour le CNS d’attirer l’attention des experts sur le fait que le confinement devient problématique pour la santé mentale des enfants”

La ministre a également évoqué la carte blanche signée, ce mardi, par 269 pédiatres et publiée sur le site de la RTBF. Les signataires estiment que “les enfants sont les oubliés du déconfinement“. “J’ai beaucoup de retours de parents qui commencent à être vraiment à bout de souffle, et inquiets pour la santé mentale de leurs enfants, pour qui le confinement devient très long, spécialement chez les plus petits. (…) Je crois qu’il est peut-être temps pour le Conseil National de Sécurité de remettre cette question sur la table“, évoque Caroline Désir.

On ne peut pas rester sourd à l’appel d’autant de professionnels de la santé. La santé des enfants doit nous préoccuper au premier chef. Je ne sais pas si tout pourra se régler dans le cadre de l’école, car on approche de la fin de l’année, mais on doit donner des perspectives à ces enfants et à leurs parents (…) Il faut que ces enfants puissent retrouver un contact avec d’autres enfants de leur âge“, explique la ministre.

ArBr 

 

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19 mai 2020 - 13h24
Modifié le 20 mai 2020 - 10h13