Budget de la Cocof : la majorité approuve, l’opposition s’inquiète pour le futur

Logo - Parlement francophone bruxellois Cocof - Belga Nicolas Maeterlinck

Le parlement francophone bruxellois a adopté vendredi, majorité contre opposition, le budget de la Commission communautaire française (Cocof) pour l’année prochaine.

Durant le débat budgétaire, l’opposition s’est montrée plutôt indulgente face aux mesures prises par le collège pour aider les secteurs dépendant de la Cocof (notamment l’aide aux personnes, la santé, la cohésion sociale et la culture) à faire tant bien que mal face à la crise. Mais elle s’est inquiétée devant l’absence d’arbitrage à opérer dans les choix pour le futur.

Pour le MR, Gaëtan Van Goidsenhoven a salué l’effort de 10 millions d’euros d’aide supplémentaire produit par la Région pour permettre à la Cocof et aux services qui en dépendent de lutter contre la crise sanitaire, participant du même coup au maintien voire au refinancement de la plupart des politiques en social-santé et aide aux personnes.

Mais le budget dicté par l’urgence a mis entre parenthèses, les priorités politiques qui ont été décidées. Qu’en sera-t-il par la suite, s’est interrogé le chef du groupe libéral, jugeant que les difficultés structurelles qui menacent l’institution francophone sont toujours présentes.

“Du saupoudrage”

À ses yeux, la plus-value directe de la Commission Communautaire française dans la lutte contre le virus a été très faible dans la mesure où presque toutes les compétences ont été gérées par la Commission Communautaire Commune via Iriscare. Mais il n’empêche que cela s’est traduit par énorme manque de proactivité en prévention santé dans toute une série de quartiers bruxellois où l’ensemble des associations du secteur social-santé de la CocoF sont les plus actives.

Par ailleurs, les choix budgétaires encore à faire dans les années à venir devront sortir de l’habituelle logique de “saupoudrage”.

Au passage, le MR a insisté sur la saturation des services en santé mentale déjà soumis à forte pression avant la crise et qu’il faudra impérativement renforcer à son issue.

“Une méthode libérale”

Le député Petia Obolensky (PTB) a reconnu que le collège de la Cocof avait pris des mesures pour éviter la “noyade des actions” des associations durant la crise. “Mais activer la richesse qui s’amoncelle” est décisif pour améliorer les services offerts au profit de leurs bénéficiaires, a-t-il dit. Pour lui, la question se pose toujours de savoir qui va payer la note qui risque de tomber sur la tête des citoyens et non des grands détenteurs de la finance.

Sans piste nouvelle en la matière, on va continuer selon lui à continuer le saupoudrage vers des centaines d’associations source de concurrence entre anciennes et nouvelles associations et d’une surcharge administrative. “C’est typique d’une méthode libérale consistant à désengager l’état et les pouvoirs publics”, a-t-il jugé.

Le cdH s’inquiète de l’aide aux personnes

Pour le cdH, Christophe De Beukelaer a souligné que face la crise du coronavirus, il était aussi plus que temps d’avoir un budget et une réelle stratégie de vaccination, qui relève de la prévention santé, compétence de la Cocof.

À ses yeux, la crainte du cdH devant la – selon celui-ci – trop faible place réservée à la politique d’aide aux personnes n’est pas démentie par le projet de budget. Il manque toujours des places, notamment pour les personnes en situation de grande dépendance. Idem pour le renforcement des centres de jour et les services d’accompagnement et pour les aidants proches dont les besoins explosent tant, que le secteur associatif peine à y répondre.

Dans le domaine de la santé, il a insisté sur la nécessité d’apporter une aide de qualité aux aînés, ce qui doit se traduire par des moyens financiers.

Avec Belga – Photo : Belga

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11 décembre 2020 - 16h50
Modifié le 11 décembre 2020 - 17h10