Les Bruxellois apprécient la diversité de leur ville mais pointent le communautarisme

Plus de 40% des Bruxellois sont plus méfiants dans l’espace public depuis les attentats à Bruxelles en 2016, selon les résultats présentés vendredi du projet BruVoices mené par la Fondation Roi Baudouin, en collaboration avec la Région de Bruxelles-Capitale. Il en ressort également que les Bruxellois ont une perception globalement positive de leur ville, ils apprécient sa diversité, son ouverture et sa qualité de vie. Ils ont cependant épinglé un certain “chaos” ou le communautarisme. Ce projet visait à évaluer la capacité de résilience urbaine et la cohésion sociale à la suite des attentats de Bruxelles.

Près de 40% des Bruxellois évitent les endroits rassemblant beaucoup de monde et environ 43% sont plus méfiants dans l’espace public, révèle cette étude quantitative. Par contre, ils sont moins de 20% à éviter les transports en commun.

La Ville est plutôt perçue comme diversifiée et internationale, ouverte, passionnante, assez hospitalière et progressiste. Par contre, elle apparaît relativement mal structurée et peu solidaire. Globalement, la ville est appréciée pour sa qualité de vie, mais décriée pour la saleté et le trafic.

Le sentiment de chaos est plus fortement ressenti en se rapprochant du centre, les communes de la périphérie étant perçues comme plus vertes et plus sûres. Le canal reste le signe d’une fracture entre un “Sud” plus riche et verdoyant et un “Nord” dit plus peuplé et plus pauvre.

Les répondants ont d’ailleurs pointé les fragmentations résultant d’un communautarisme marqué. Cette “vie en bulles” ne serait pas propre à une communauté. Ce mode de vie concernerait les plus riches, par exemple dans le quartier européen, jusque dans les “ghettos”. Les participants ont évoqué un certain malaise à traverser ces espaces homogènes. La volonté d’entre-soi dans les communautés maghrébines notamment est vue comme l’expression d’une mauvaise intégration.

Pour 70% des répondants, être Bruxellois représente une part importante de leur identité. Ils se sentent plus en sécurité en journée que la nuit. Conformément à une tendance assez généralisée, plus de 55% des Bruxellois disent avoir peu confiance dans leurs politiciens.

Bientôt une assemblée citoyenne

Une assemblée citoyenne sera organisée le 17 mars à l’hôtel Bloom. Elle constituera la dernière étape de ce processus participatif. Elle permettra aux Bruxellois d’échanger leurs idées pour favoriser à l’avenir la rencontre et les échanges entre habitants.

L’initiative BruVoices est allée à la rencontre des Bruxellois et les a invités à s’exprimer sur leur ville à compter de fin janvier 2017. Au total, 1.026 Bruxellois ont fait entendre leurs voix, 500 personnes en participant à 51 groupes de conversation et 526 autres en répondant à des interviews de 30 à 45 minutes.

Belga