Bruxelles risque de ne pas être la première ville belge équipée de 5G, selon Agoria

Selon le centre d’expertise Agoria, Bruxelles risque bien de ne pas être la première ville du pays à être équipée de la 5G. Les normes d’émissions “trop strictes” y rendent en effet impossible le déploiement de cette technologie et viennent s’ajouter aux taxes communales sur les antennes GSM, qui n’existent presque plus dans le reste du pays.

Il y a quelques jours, les sept principaux opérateurs télécoms du pays et Agoria avaient lancé un appel à un “New Deal” entre les autorités politiques et le secteur pour la mise en place d’un cadre réglementaire favorable aux investissements. Ils avaient alors déjà évoqué les freins à l’avènement d’une “Belgique digitale”, notamment les normes d’émission GSM bruxelloises. Celles-ci sont les plus strictes au sein de l’Union européenne et posent déjà problème pour une 3G et 4G efficiente, d’après Agoria.

La capitale accumule en outre un retard important en la matière par rapport aux grandes villes européennes. Les entreprises de l’industrie technologique bruxelloise veulent pourtant investir et développer de nouveaux produits et services. Disposer d’un réseau performant aurait en outre un impact non négligeable, selon la fédération.

Un avantage économique considérable

Les premières régions ou villes qui auront la 5G, qui est 100 fois plus rapide que la 4G, jouiront en effet d’un “énorme avantage économique”. Nouveaux produits ou services qui seront développés en premier, entreprises attirées par le cadre télécom permettant de développer ou déployer de nouvelles technologies, comme un centre hospitalier voulant réaliser des opérations à distance, ou encore création de nombreux emplois, directs mais surtout indirects, liste ainsi la fédération technologique, qui évoque un chiffre de 3.000 jobs en la matière.

Dans le cadre du développement de cette technologie, la Commission européenne a demandé à chaque État-Membre d’avoir une ville “porte-drapeau” 5G d’ici 2020. Selon Agoria, les opérateurs sont prêts à investir et ont une nette préférence pour la capitale. Mais si rien n’est fait à Bruxelles, Anvers ou Liège pourraient en profiter pour lui damer le pion. “Il est moins une”, prévient la fédération.

Selon la secrétaire d’État bruxelloise Bianca Debaets (CD&V), la Région bruxelloise envisage de raccourcir les délais d’obtention des permis pour l’installation de nouvelles antennes téléphoniques sur le territoire de la capitale. Elle ajoute que la volonté d’implanter la 5G à Bruxelles est réelle, avec l’objectif de développer ce réseau d’ici 2021. (Avec Belga)

■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant et Anna Lawan.