Bruxelles Propreté : les syndicats sont “demandeurs de réformes” mais ne sont “pas écoutés”

Poubelles déchets Bruxelles Propreté - Belga Nicolas Lambert

Les syndicats de l’agence Bruxelles Propreté ne sont nullement opposés aux réformes au sein de l’agence Bruxelles Propreté soumise à trois audits. Au contraire, ils en demandent mais leurs propositions formulées durant un an et demi de concertation lors de la réforme des collectes et du tri ont été systématiquement refusées par la direction actuelle, a affirmé lundi le délégué SLFP Michel Piersoul.

L’Agence Bruxelles Propreté a été soumise à trois audits externes sur sa comptabilité analytique défaillante, sur sa structure et sur son personnel.

Le rapport de celui consacré à la structure fait état d’un manque de vision, de gestion du changement et de l’innovation, d’un cadre organique incomplet et de fonctions d’encadrement manquantes, ainsi que d’une complexité de gouvernance liée à la multiplicité des filiales, des mouvements en cours au niveau de l’actionnariat de certaines d’entre elles, des différences de statuts…

Voir aussi : Viviane Teitelbaum dans Toujours + d’Actu : “L’ABP est mal gérée depuis des années. Il faudra voir si la direction doit être changée” (vidéo)

Certains, dans l’opposition ont fait un lien partiel entre les problèmes d’efficacité opérationnelle et l’action des syndicats. Le SLFP conteste cette analyse. Pour lui, la réforme des collectes initiée sous la précédente législature est un échec sur le terrain tout simplement parce qu’elle est mauvaise sur le plan organisationnel. “Sinon pourquoi les sacs poubelles des habitants restent-ils souvent sur les trottoirs jusqu’à 24 heures après leur dépôt, contrairement à ce qui se passe dans les autres grandes capitales européennes ? Nous avons proposé en vain de maintenir des collectes nocturnes dans les quartiers qui s’y prêtent”, a notamment dit Michel Piersoul.

“Une coûteuse réforme catastrophique”

Pour lui, les syndicats n’ont nullement exercé de pression excessive, se gardant de toute action de grève générale depuis 2017 en dépit d’une “coûteuse réforme catastrophique”. Que du contraire, ils sont venus avec des propositions lors des réunions de concertation.

Au passage, le délégué SLFP a taclé le directeur général de l’agence qui s’est obstiné, selon lui, à continuer à faire payer des délégués commerciaux de la filiale de l’ABP Distripropre conformément à la décision unilatérale qu’il a prise dans ce sens malgré les messages lui disant de faire le contraire en réunion de concertation.

Autre critique à l’égard de Vincent Jumeau : avoir tardé à faire l’exercice de la comptabilité analytique de l’agence, ce qui vaut à celle-ci d’être dans le collimateur de la Justice pour concurrence déloyale.

Lire aussi : Pour l’opposition, les audits démontrent un manque de vision et de positionnement stratégique

“Nous attendons la rentrée de septembre et les conclusions de l’audit sur le personnel pour décider de ce que nous ferons. Il est clair que les gens ne viennent plus avec le plaisir de travailler”, a-t-il conclu.

Avec Belga – Photo : Belga/Nicolas Lambert