Bernard Clerfayt devient ministre de l’Emploi, du Bien-être animal, de la Transition numérique et Pouvoirs locaux

La carrière politique du nouveau ministre bruxellois de l’Emploi et de la Formation professionnelle se confond avant tout avec Schaerbeek dont il a accompagné le renouvellement et le développement pendant de longues années. La tête de liste DéFI aux dernières élections régionales dans la capitale a passé 19 années au maïorat de la Cité des Ânes, soit un des plus longs mandats de la commune. Son engagement communal ne doit toutefois pas faire oublier qu’il est l’un des trois principaux hommes forts de DéFI et qu’il a passé trois ans au gouvernement fédéral comme secrétaire d’Etat adjoint au ministre des Finances.

Né en 1961, Bernard Clerfayt est un économiste diplômé de l’UCL. Il a été maître de conférences à l’université néo-louvaniste ainsi qu’aux FUCAM (Mons) et aux Facultés de Lille. Fils de Georges Clerfayt, l’une des figures de proue du FDF dans les années 1970-1980, il se lance en politique sous la bannière amarante pendant ses études. Il est élu en 1988 pour la première fois au conseil communal de Schaerbeek et l’année d’après au Conseil régional bruxellois (l’ancêtre du parlement bruxellois).

En 1994, il rejoint le collège des bourgmestre et échevins de la commune. Six ans plus tard, à la tête d’une liste PRL-FDF, il se fait réélire et décroche le maïorat. Il aura notamment pour lourde tâche d’entamer l’assainissement de finances communales en piteux état, héritage d’un autre bourgmestre de Schaerbeek, aussi célèbre que controversée pour son passage à l’extrême-droite, Roger Nols.

A l’issue des élections de 2006, il parvient à conserver son maïorat. Le pari était loin d’être gagné. Bernard Clerfayt avait face à lui Laurette Onkelinx. La vice-première ministre PS s’était fait fort de lui ravir la commune, l’une des plus grosses de Bruxelles, à la faveur d’une alliance avec les écologistes et le cdH. Le résultat fut très serré. Ecolo, emmené par Isabelle Durant, décide le soir même du scrutin de convoler avec le maïeur sortant qui peut se targuer d’un score personnel écrasant, à la tête d’une Liste du bourgmestre.

En mars 2008, Bernard Clerfayt succède à Herve Jamar au poste de secrétaire d’Etat adjoint au ministre des Finances -le libéral Didier Reynders- en charge de la modernisation du département, de la lutte contre la fraude fiscale et de la fiscalité environnementale. Il occupera cette fonction jusqu’en décembre 2011. Cette année-là, le FDF se sépare du MR pour cause d’accord sur Bruxelles-Hal-Vilvorde jugé imbuvable par les amarantes. Bernard Clerfayt reprend les rênes de Schaerbeek à Cécile Jodogne, bourgmestre faisant fonction durant trois ans. Il conservera le mandat après les élections de 2012, à la faveur d’une coalition avec les écologistes et le cdH. Idem en 2018, mais avec le seul Ecolo.

En 2015, Bernard Clerfayt se présente à la présidence du FDF face son inamovible dirigeant, Olivier Maingain. Le second l’emporte très largement, le premier ne recueillant que 22,6% des voix. En 2014, Didier Gosuin était remonté au gouvernement bruxellois en tant que ministre pour son dernier mandat.

Cinq ans plus tard, Bernard Clerfayt lui succède. Ses collègues politiques lui reconnaissent volontiers une bonne maîtrise technique des dossiers, et une rigueur de gestion. Au-delà de sa pugnacité politique, une apparente réserve masquant une certaine timidité contribuent à véhiculer chez certains, au sein de son propre parti, le reflet d’une personnalité teintée parfois d’une pointe d’individualisme.

Belga