Benyamin Netanyahu à Bruxelles pour rencontrer les ministres des Affaires étrangères de l’UE

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre ce lundi 11 décembre à Bruxelles, lors d’un petit déjeuner “informel”, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, cinq jours après la reconnaissance controversée par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël. 

Sa visite avait été décidée avant cette annonce, et les ministres européens devraient y réitérer leurs demandes à “reprendre des négociations significatives” avec les représentants des Palestiniens, selon Federica Mogherini, cheffe de la diplomatie européenne. Mais les ministres auront du mal à cacher des fractures de plus en plus profondes au sein de l’Union, dans une situation où plusieurs Etats membres – notamment la Hongrie, la Grèce et la Lituanie – veulent gommer les aspérités de la difficile relation entre l’UE et Israël. La Hongrie a ainsi bloqué mercredi soir, après l’annonce de Donald Trump sur Jérusalem, la publication d’une condamnation au nom des 28 Etats membres, procédure qui, dans l’échelle des réactions diplomatiques de l’UE, est le moyen d’expression le plus fort.

Au-delà de la question de la colonisation et d’une reprise du dialogue avec l’Aurtorité palestinienne, une autre question sensible qui pourrait être abordée à Bruxelles est la destruction par Israël en Cisjordanie occupée d’infrastructures destinées à “des communautés palestiniennes vulnérables” financées par des fonds de l’UE ou des Etats membres. Dans des affiches placardées au Parlement européen interpellant M. Netanyahu, des eurodéputés présentent une “facture” de 1,2 million d’euros pour des écoles, des citernes d’eau, des systèmes électriques et d’autres installations qui ont été selon eux “délibérément détruits ou confisqués par Israël, en dehors d’hostilités militaires et en violation du droit humanitaire international”. Plusieurs Etats membres ont récemment écrit au gouvernement israélien pour lui demander des “compensations” pour ces destructions.

Des manifestations prévues à Bruxelles

Plusieurs associations de défense des droits des Palestiniens annonçaient le 7 décembre dernier la préparation d’une manifestation contre le “criminel de guerre” Netanyahu en réponse à cette visite.
Les organisations, parmi lesquelles le parti PTB, son mouvement de jeunes Comac et les ASBL flamandes “Palestina Solidariteit” et “Vrede”, critiquaient alors la violation constante par Benjamin Netanyahu des “droits fondamentaux du peuple palestinien et, plus généralement, du droit international”. Ils condamnent la politique de colonisation des territoires palestiniens menée par le Premier ministre israélien et citent un rapport d’Amnesty International qui détermine qu’Israël s’est rendu coupable de “crimes de guerre” dans la bande de Gaza. “La politique extrême du gouvernement Netanyahu éloigne toujours plus la perspective d’une paix durable au Moyen-Orient“, argumentent les organisateurs jeudi dans un communiqué. “L’occupation israélienne n’a jamais été aussi brutale, jamais le régime d’apartheid imposé au peuple palestinien n’a été aussi évident.

Les organisations accusent l’Union européenne de “légitimer” non seulement “une politique raciste et criminelle” mais aussi de s’en rendre complice en accueillant Benjamin Netanyahu. Elles appellent en outre l’UE à mettre fin au traité d’association avec Israël et à instaurer un embargo militaire.

Belga