Belgian pride: les agressions physiques et verbales envers les homosexuels persistent, selon Unia

Alors que la Pride Parade défilera dans les rues de Bruxelles samedi, Unia, ex-centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, dénonce les agressions dont sont encore trop souvent victimes les homosexuels. Unia a ouvert l’an dernier 84 dossiers de discriminations ou violences en raison de l’orientation sexuelle.

Si ce nombre est en légère baisse par rapport à 2016, il reste dans la moyenne des 90 dossiers par an depuis 2010. Sur ces 84 dossiers, 26 (30%) concernent des faits qui se produisent dans l’espace public, dans les relations de voisinage ou au niveau intra-familial, repris dans la catégorie “vie en société”. Dix-huit dossiers sont liés aux médias et 17 au domaine de l’emploi, souligne Unia dans un communiqué. “Ce domaine de la ‘Vie en société’ arrive en première position sur le critère orientation sexuelle, c’est une vraie singularité par rapport aux autres critères protégés. Cela démontre une forme d’intolérance et d’hostilité émotionnelle, un rejet quasi instinctif qui se traduit dans l’espace public, parfois de manière très violente“, déplore Patrick Charlier, directeur d’Unia.

Ce dernier rappelle également la récente agression de jeunes garçons qui se tenaient par la main dans le centre de Bruxelles la nuit du 14 au 15 avril. En 2017, 46 dossiers avaient trait à des agressions verbales et huit concernaient des coups et blessures. “Il faut que la société dans son entièreté condamne fermement ce genre de faits et que les autorités puissent retrouver et punir les auteurs“, plaide Unia. Ces chiffres ne représentent “que notre activité, sans doute donc la pointe de l’iceberg. Bon nombre de personnes homo/bisexuelles refusent encore de porter plainte à la police ou même de nous contacter, vu le contexte sociétal ou familial relatif à l’homosexualité.

Le centre souhaite également des avancées en termes de loi anti-discrimination. “En effet, faute de correctionnalisation des délits de presse à caractère homophobe, ils relèvent de la Cour d’assises qui n’est de facto jamais réunie pour ce type d’infraction“, poursuit Patrick Charlier. Les acteurs du monde de l’enseignement ont également un rôle à jouer, en développant “une approche anti-harcèlement, en évitant l’hétéronormativité, et en proposant une perspective adaptée dans la formation sexuelle et relationnelle“, insiste le directeur d’Unia. Une participation record est attendue samedi à la Pride Parade. Le cortège s’élancera à 14h30 près du Mont des Arts, dans la rue Ravenstein.

Belga

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19 mai 2018 - 05h34
Modifié le 19 mai 2018 - 19h48