Vous avez dit “Mobility Manager” ?

« Vous avez dit Mobility Manager » ?, Ou encore « conseiller en mobilité » ? Une tâche ou une profession relativement récente, que l’on rencontre dans les entreprises, privées ou publiques.

Mais à quoi cela sert-il ?

Nous avons posé la question à Pieter Laridon, 45 ans, responsable Bien-Etre (Health & Safety Manager), mais aussi Mobility Manager chez D’Ieteren Auto, le plus important distributeur de voitures en Belgique. Une entreprise entièrement vouée à l’automobile donc; mais qui entend également mieux organiser la mobilité au sein de l’entreprise, et notamment les trajets domicile travail de ses 1700 employés répartis sur plusieurs sites en Belgique.

Le conseiller en mobilité établit donc, quasi constamment, le « monitoring », la surveillance des modes de déplacement en entreprise; et tente, via plusieurs leviers légaux ou propres à l’entreprise, d’améliorer et d’optimiser les déplacements, le plus souvent au détriment de la voiture individuelle.

Chez D’Ieteren Auto, 85 % des employés se déplacent encore en voiture. C’est un peu plus que dans les autres entreprises, nous confie Pieter Lardon, mais l’ADN voiture, la raison sociale de l’entreprise, pourrait être une explication. Il n’empêche, cette empreinte a diminué significativement grâce aux alternatives mises en place.

Car tel est le rôle de Pieter Laridon et des autres Mobility Managers : imaginer et proposer des mesures pour améliorer la situation.

Il y a des obligations légales, notamment les Plans de Déplacement des Entreprises (les PDE), « un  ensemble d’actions destiné à promouvoir une gestion durable des déplacements » comme le décrit le site Wallonie Mobilité SPW ou encore sous une  forme très proche,  le portail de Bruxelles-Mobilité. Ces PDE doivent être actualisés tous les trois ans. Il y a également toute une panoplie d’actions d’information et de sensibilisation imaginée par l’entreprise pour sensibiliser les employés à un chagement de comportement pour une meilleure mobilité.

Et ce n’est pas chose facile, car les habitudes évoluent lentement.

Ainsi, le covoiturage, largement encouragé par l’entreprise D’Ieteren, notamment via un contrat signé avec Kowo (une start-up qui entend promotionner via une application,  le co-voiturage en entreprise ) fonctionne sur certains sites en Belgique, mais assez peu à Bruxelles. Pourquoi ? De l’aveu même de Pieter Lardon, cela reste, aujourd’hui, un mystère. 1 à 2 % des employés ont pourtant embrayé. Cela peut paraître peu, mais c’est cependant un début encourageant. Les indemnités versées aux candidats au covoiturage ou à l’usage de la moto sont de plus, plus élevées que les montants légaux.

D’Ieteren promeut ( notamment au moyen de Bike To Work, une plateforme du Fietsersbond et du Gracq) l’usage du vélo et intervient également dans les déplacements. Ou offre des abonnements gratuits pour les transports en commun.

Les employés peuvent également solliciter une aide pour déterminer le trajet le plus efficace du domicile au travail.

Bref, toute une batterie de mesures qui sont énoncées et expliquées aux employés sur un site spécifique en interne.

Des actions qui ne donnent pas toujours des résultats immédiats; mais les mentalités ont tendance à se modifier, notamment chez les jeunes employés pour qui « la possession » d’une voiture n’est plus si importante.

Le Mobility Manager doit donc imaginer le plus d’options possibles, adapter les comportements, mais aussi être régulièrement informé des changements législatifs et des nouvelles règles et contraintes. Rien que les Plans de Déplacement des Entreprises  et la future zone à basse émission à Bruxelles modifieront encore la donne.