Attentats de Bruxelles : un avocat de victimes dénonce l’attitude des assureurs dans une lettre

L’avocat schaerbeekois Jean-Paul Tieleman, qui représente environ 50 victimes des attentats de Bruxelles écrit une lettre aux parlementaires. Il y dénonce l’attitude des assureurs et des médecins conseils des assureurs. En colère, il pointe aussi du doigt “la complicité tacite du gouvernement”.

Une lettre adressée à tous les sénateurs et tous les députés, qu’ont pu se procurer nos confrères de la DH, dans laquelle l’avocat de plusieurs des victimes pointe du doigt le rôle des assurances, et le lobbying de ce secteur. Il y affirme qu’un grand nombre de victime a été “remise au travail après avoir été bousculées moralement par les médecins conseils des assureurs” peut-on lire. Il n’hésite pas à associer cela à de la maltraitance.

Il pointe aussi du doigt le gouvernement fédéral et les promesses qu’il n’a pas tenu envers les victimes, en expliquant que les victimes qui ont initier des procédures devant les tribunaux n’ont pas reçu la moindre indemnisation.

Il termine sa lettre en écrivant espérer que l’année 2018 sera porteuse d’initiatives politiques pour remédié aux dérives qu’il dénonce.

Les victimes n’ayant pas bénéficié de provisions en ont fait le choix, répond Assuralia

Les victimes des attentats de Bruxelles qui n’ont pas (encore) bénéficié d’une provision financière de la part des assureurs après le préjudice qu’elles ont subi se trouvent dans cette situation car elles ont fait le choix de ne pas accepter la proposition qui leur a été faite. Ainsi réagit mercredi la fédération sectorielle Assuralia.

Assuralia se dit “consternée par cette façon de présenter les choses”. Les personnes qui n’ont rien reçu de leurs assurances sont dans cette situation car elles ont fait le choix d’emprunter la voie judiciaire et de ne rien accepter de leur part, explique son porte-parole Wauthier Robyns.

Les assureurs avaient mis en place un système de provisions à la suite des attentats afin de pouvoir intervenir plus rapidement et de parer aux dépenses les plus urgentes des victimes. Ces entreprises doivent à présent attendre la consolidation de la situation de ces victimes et avoir la certitude que celle-ci n’évoluera plus avant de régler définitivement le préjudice subi.

D’après Assuralia, les assureurs ont reçu des demandes d’indemnisation de près de 1.400 victimes, parmi lesquelles figurent 27 morts et 226 personnes sérieusement ou grièvement blessées, c’est-à-dire avec un taux d’invalidité permanente supérieur à 10%. 187 d’entre elles ont reçu une indemnité, sous forme de règlement définitif ou de provision. Pour d’autres, l’assureur attend un accord sur des propositions de versement provisionnel ou une attestation médicale. Parfois, il ne manque même que le numéro de compte où verser les indemnités.

Selon ses dernières statistiques, la fédération sectorielle évalue à plus de 112 millions d’euros le coût pour ses membres des attentats du 22 mars 2016. (avec Belga)

  • Reportage de Thomas Dufrane et Marjorie Fellinger.