Attentat du Musée juif : Mehdi Nemmouche, principal accusé, était déjà radicalisé à l’âge de 19 ans

Le principal accusé de l’attentat au Musée juif de Belgique, Mehdi Nemmouche, a tout d’abord été élevé dans la culture catholique au sein de sa famille d’accueil, avant de se tourner vers la religion de ses grands-parents, l’islam, à l’âge de 12 ans. Il a ensuite tenu des discours radicaux dès l’âge de 19 ans.

Mehdi Nemmouche, âgé aujourd’hui de 33 ans, a été placé à l’âge de 3 mois dans une famille d’accueil à Faches-Thumesnil, près de Roubaix (France). Sa mère, dont il porte le nom, n’était pas apte à s’occuper de ses enfants. Dès l’âge de 8 ans, il a repris contact avec ses grands-parents maternels, chez qui il se rendait un week-end par mois. C’est chez eux, dès l’âge de 12 ans, qu’il a adopté l’islam, après avoir été éduqué selon les valeurs de la religion catholique dans sa famille d’accueil.

Mehdi Nemmouche a ensuite évolué vers un islam radical. Selon l’un de ses professeurs, à 19 ans, il tenait déjà des propos extrémistes, par exemple en approuvant la mise à mort d’une femme suspectée d’adultère dans un pays appliquant la Charia. L’accusé s’est ensuite véritablement comporté comme un musulman radical lorsqu’il était incarcéré, c’est dire-à-dire globalement entre 2007 et 2012, selon certaines personnes qui l’ont connu. Il était alors âgé d’entre 22 et 27 ans et portait la djellaba, arborait une longue barbe et priait régulièrement.

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En prison, Mehdi Nemmouche faisait du prosélytisme religieux, appelait à la prière collective dans la cour et faisait l’apologie du djihad, des actions qui l’ont conduit vers le quartier disciplinaire d’un des établissements pénitentiaires par lesquels il est passé. Et si l’accusé a connu la prison, c’est pour de multiples condamnations dont les premières remontent à son adolescence.

Selon ses proches, à 11 ans, il est devenu “brutal, difficile et perturbateur”. Il a alors été envoyé dans un orphelinat à Auteuil, en région parisienne, de ses 12 à ses 14 ans. Ensuite, à 16 ans, il a braqué deux personnes âgées avec un fusil à billes et écopé de trois mois de prison dont quinze jours ferme. Après cette incarcération, il n’est plus retourné dans sa famille d’accueil et est allé vivre chez ses grands-parents maternels à Tourcoing.

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Mehdi Nemmouche a alors poursuivi sa scolarité, émaillée d’autres actes de violence, notamment envers l’un de ses professeurs, jusqu’à obtenir son bac à l’âge de 21 ans. A 22 ans, il est parti vivre dans le Sud de la France où il a été condamné à plusieurs reprises.

Libéré en décembre 2012 après environ cinq années de prison, Mehdi Nemmouche a quitté l’Europe pour aller en Syrie pour rejoindre les rangs de l’organisation djihadiste Etat Islamique (EI). Il y est resté jusqu’en février 2014 et est revenu en Europe en mars 2018, après avoir passé plusieurs semaines en Asie.

Nacer Bendrer, fiché depuis 2010

Le second accusé, Nacer Bendrer, âgé aujourd’hui de 30 ans, est fiché depuis 2010 comme musulman extrémiste. Il se serait radicalisé en prison où il a fait de nombreux séjours depuis l’adolescence pour des faits de vol, de rébellion, d’outrages et d’infractions de roulage. C’est au centre de détention de Salon-de-Provences, dans le sud de la France, qu’il a fait la connaissance de Mehdi Nemmouche.

Après avoir été arrêté dans le cadre de l’enquête sur l’attentat au Musée juif de Bruxelles en 2014, Nacer Bendrer avait été remis en liberté, assigné à résidence à Marseille, sa ville natale.

En avril 2017, il a été condamné à un an de prison pour non-respect de son assignation et, en septembre dernier, il a écopé de 5 ans de prison pour une tentative d’extorsion avec violence et menaces. Il a néanmoins interjeté appel de cette dernière décision de justice.

Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer sont accusés d’être auteurs ou co-auteurs de l’attaque terroriste commise le 24 mai 2014 au Musée juif de Belgique, situé rue des Minimes à Bruxelles. Elle avait coûté la vie à quatre personnes: Emmanuel et Miriam Riva, un couple de touristes israéliens, Dominique Sabrier, une bénévole du musée, et Alexandre Strens, un employé du musée.

Avec Belga – Photo : Belga