Arrêter les sans-abris qui refusent l’aide : les communes veillent d’abord à leur réputation pour le Front SDF

Etterbeek et la Ville de Bruxelles ont décidé d’arrêter administrativement les sans-abris qui refusent de l’aide durant cette période de grand froid. Une mesure exceptionnelle prise alors que des températures pouvant descendre jusque -10 degrés sont annoncées pour les jours à venir. Une mesure qui ne fait pas que des heureux.

Dix personnes ont déjà été arrêtées dans la nuit de dimanche à lundi dans la commune d’Etterbeek et emmenées à l’hôpital. Ces personnes refusaient de se rendre dans un centre d’hébergement. “Le bourgmestre est légalement obligé de garantir la sécurité et d’offrir de l’aide aux personnes dans le besoin“, précise la commune bruxelloise. A Bruxelles, le bourgmestre Philippe Close (PS)  a décidé de mobiliser sa police pour contraindre les sans-abri à accepter un hébergement, a indiqué lundi sa porte-parole Wafaa Hammich.

Pour le Front Commun Wallonie-Bruxelles-Flandres, le Front SDF, cette décision a du mal à passer. Dans un communiqué, l’association dénonce les motivations du Bourgmestre : “La motivation du Bourgmestre est claire :  se prévenir de l’accusation de ne pas avoir veillé à la santé d’un des habitants de sa commune en cas de décès. Ce n’est pas veiller sur la santé des personnes, mais bien sur sa réputation. Quel scandale en effet, si un sans domicile fixe décédait la nuit sur sa commune pendant le grand froid.” Le Front Commun précise que les sans-abris disent également souffrir du froid pendant la journée.

Le Front SDF ajoute que les personnes sans-abris qui refusent l’aide vont se cacher davantage pour éviter d’être arrêtées, ce qui met leurs vies encore plus en danger.

 

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26 février 2018 - 13h26
Modifié le 26 février 2018 - 13h26