Actions policières : Bernard Clerfayt ne donnera pas son accord à Jan Jambon

Le député-bourgmestre de Schaerbeek Bernard Clerfayt (DéFI) ne donnera pas son feu vert, requis selon lui parmi celui des autorités administratives compétentes, aux actions policières annoncées par le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA), aux abords du Parc Maximilien, au cœur de la capitale.

“Rien ne justifie ces rafles sauf sans doute une volonté électoraliste de certains qui jouent sur les peurs de la population en déformant la réalité de terrain”, a soutenu jeudi le bourgmestre de Schaerbeek Bernard Clefayt (DéFI). Selon celui-ci, il n’y a pas de regroupements de plus de 500 personnes la nuit dans la gare du Nord toute proche, ni au parc Maximilien, contrairement à ce qu’a affirmé le ministre, mercredi.

“Comble du cynisme, ces rafles sont prévues à l’heure où de nombreux bénévoles apportent de quoi empêcher les personnes de mourir de faim et de froid”, a commenté Bernard Clerfayt. Pour lui, si les regroupements décrits par le ministre ne sont pas d’actualité, il y a lieu d’en féliciter les bénévoles de la plate-forme citoyenne qui, depuis plusieurs mois, supplée “aux manquements et à l’inopérance des autorités fédérales et en particulier de Messieurs Francken (le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, ndlr) et Jambon”.

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D’après le bourgmestre schaerbeekois, il y a certes des moments d’affluence aux heures de distribution de repas qui entraînent des difficultés en terme de gestion de la propreté. Cela ne justifie toutefois en rien la nécessité revendiquée par le ministre d’“organiser des rafles pour empêcher un Calais bis”.

“Des rafles qui tiennent de l’effet d’annonce”

Pour le bourgmestre, la question est bien d’organiser l’accueil afin que la situation sur le terrain ne soit pas chaotique. Les “rafles qui tiennent de l’effet d’annonce ne permettent aucune gestion rationnelle de la situation existante puisque la capacité de l’Office des Étrangers (tout proche, ndlr) est limitée au traitement d’une vingtaine de dossiers par jour et que les places dans les centres fermés sont limitées. Les personnes sont donc relâchées après avoir passé plusieurs heures au poste de police dans l’attente que leur dossier soit examiné par l’administration de M. Francken“.

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Bernard Clerfayt estime que seule la mise en place d’un centre d’orientation assurant les besoins fondamentaux des personnes en termes de nourriture, d’abri et de soins médicaux, permettra à la Belgique de rencontrer “ses obligations d’état démocratique signataire des conventions internationales pour un accueil digne des migrants et par là même une gestion organisée de la situation de ces personnes en transit”.

Avec Belga – Photo : Belga/Thierry Roge