Mehdi Kassou sur les incidents à la Porte d’Ulysse : “90% des incidents ne sont pas liés aux migrants”

En réaction à la stigmatisation des migrants dans la presse à la suite des 3 appels à la police cette semaine à la Porte d’Ulysse à Haren, Mehdi Kassou, le porte-parole de la Plateforme citoyenne de Soutien aux Réfugiés, explique que 90% des incidents dans le centre sont liés aux “sans-abri chroniques” hébergés, qui représentent un public particulièrement fragilisé dans les personnes sans domicile fixe. Trois individus ont été privés de leur liberté. Un agent de sécurité a été transporté à l’hôpital.

La première intervention a eu lieu mardi soir à 22H40. Il s’agissait alors de personnes indésirables qui ne voulaient pas quitter les lieux. Il n’y a pas eu d’arrestation. Le second appel concernait, selon la Dernière Heure, un travailleur qui se faisait taper dessus à coups de chaises et de bâtons jeudi vers 08H00 du matin. Deux personnes ont été arrêtées. Après avoir parlé à la personne concernée par l’incident, Mehdi Kassou explique que le garde à l’entrée a reçu une chaise. Elle lui a été jetée par des individus qui voulaient intégrer le centre au matin.

Vendredi à midi, un migrant a été privé de sa liberté. D’après la DH, il aurait refusé de quitter les cuisines du centre, interdites d’accès aux personnes hébergées. Il aurait dissimulé un grand couteau de cuisine sur lui. L’agent est parvenu à s’en emparer. Dans l’action, le migrant a tenté de lui porter un coup de poing et a été blessé avec l’arme blanche. L’agent de sécurité s’est protégé le visage mais a toutefois été victime d’un jet de projectile à la tête. Il subit une incapacité de travail de huit jours. Mehdi Kassou avance que, d’après un témoin direct de l’incident, c’est l’agent de la sécurité qui aurait sorti un couteau de sa poche. Ce dernier a été renvoyé, peu avant ou à la suite de cet incident. Le migrant aurait, quant à lui, plusieurs poins de suture à la main.

“Victimes des conséquences dramatiques de la rue”

Mehdi Kassou rappelle que le public compte d’abord des migrants mais aussi des sans-abri, plus particulièrement nombreux ces dernières semaines : “C’est difficile à dire, mais 90% des incidents ne sont pas liés aux migrants mais au public SDF qu’on accueille, Ce sont pour beaucoup des “sans-abri chroniques”, particulièrement difficiles à gérer car victimes des conséquences dramatiques de la rue sur la santé mentale”.

En réponse à la prétendue omerta dénoncée par des membres du personnel dans la DH, il remarque que l’ensemble des témoignages d’hébergeurs, positifs comme négatifs, sont visibles sur le site web www.perlesdaccueil.be. S’il n’y a pas de communication à chaque incident au centre, il y a eu tout du moins un communiqué expliquant que les inscriptions avaient été suspendues un soir à cause de tensions inhabituellement élevées.

Avec Belga – Photo : BX1

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20 août 2018 - 11h00
Modifié le 20 août 2018 - 12h40