Virgil Abloh zigzague entre streetwear et classique, en attendant Vuitton

Créateur star des millenials, Virgil Abloh refuse de s’enfermer dans le streetwear et l’a prouvé mercredi en présentant lors du défilé Off-White, des costumes cravate revisités et des maxi-doudounes… portés par les rappeurs Offset et Playboi Carti. “Je fais des zig et des zags”, a estimé l’Américain, vingt-quatre heures avant son autre temps fort de la semaine, le défilé Louis Vuitton homme, dont il est le directeur artistique.

“On me décrit tout le temps comme le +type du streetwear+, mais ce n’est que la surface des choses”, a-t-il ajouté en backstage, entre sollicitations multiples et demandes de selfies avec ses (nombreux) fans.

Pour la collection “Public Television”, présentée dans le carrousel du Louvre, le créateur de 38 ans -le seul afro-américain à la tête d’une maison de luxe- a fait un clin d’oeil au petit écran et aux présentateurs télévisés de sa jeunesse.

Sur le podium garni de plantes vertes, des mannequins -hommes et femmes- défilent en costumes cravate gris oversize, agrémentés de baskets. L’allure est chic, avec des éléments de décalage comme ces santiags taguées “for walking” (“réservées à la marche”) ou des ceintures en matière souple flottant sur les pantalons.

Une silhouette somme toute classique, présentée devant un parterre de stars du rap, et au milieu d’effluves de cannabis.

La doudoune est également à l’honneur, portée en combinaison, pantalon ou manteau comme celui arboré par le rappeur Offset.

Imminence du Superbowl ou hommage au Daft Punk ? Certains mannequins défilent casqués, tandis qu’une combinaison jaune à capuche n’est pas sans rappeler les fameux gilets jaunes qui occupent l’actualité depuis mi-novembre.
Virgil Abloh, qui a annoncé sur les réseaux sociaux le lancement d’une ligne de bijoux pour homme, devrait encore faire le buzz jeudi avec le défilé Vuitton.

En décembre, il annonçait dans Interview magazine une collection autour de Michael Jackson. En guise d’amuse-bouche, il vient de publier sur Instagram un gant blanc scintillant directement inspiré de ceux que portait “le roi de la pop”.

Couleurs vitaminées, imprimés psychédéliques, le créateur belge Walter Van Beirendonck a fait défiler “une tribu” aux visages encagoulés ou dissimulé par un maquillage voyant ou une fausse barbe jaune.

Un leggin violet et orange se porte avec un manteau fuchsia et un cache-cou en fausse fourrure orange, un pull oversize avec un short, un collant et des bottes de neige. D’autres créatures sont chaussées de baskets requins. De la peinture rose et orange semble couler dans le maquillage et les imprimés présenté lors de ce défilé baptisé “Wow. The Meltdown” (Effondrement).

“Je voulais parler de façon visuelle de problèmes politiques, sociaux et climatiques, j’ai essayé de les évoquer dans les tissus, le maquillage, des gens très forts qui croient dans le futur et en même temps très fragiles”, a déclaré à l’AFP le créateur.