Virage social dans le projet du premier budget de l’administration Biden

L’administration Biden a présenté vendredi un tout premier projet de budget dont les priorités tranchent avec celles de l’ère Trump, mettant l’accent sur le social, l’éducation et la santé, tandis que la défense devra se serrer la ceinture. Le budget accordé à la défense reste en effet quasi stable par rapport à 2021, et 753 milliards de dollars sont prévus (+1,7%). Avec l’inflation, le budget devrait même légèrement reculer par rapport à l’an passé.

Et ce sont toutes les autres dépenses qui en profitent, avec un bond de 15,9% du budget hors défense, pour un montant total de 769,4 milliards de dollars.

Ce projet contraste avec les dépenses de l’Etat pendant les quatre années de la présidence de Donald Trump, lorsque le budget militaire avait augmenté et se taillait la part du lion.

“Depuis 2010, le budget hors défense – le domaine du budget fédéral qui finance l’éducation, la recherche, la santé publique et d’autres services essentiels – a considérablement diminué en proportion de la taille de l’économie”, relève Shalanda Young, directrice du Bureau de la gestion et du budget à la Maison-Blanche (OMB), dans une lettre aux sénateurs.

Le département de l’Éducation voit notamment, dans le projet de budget, une hausse de 40,8% des fonds qui pourraient lui être alloués en 2022, avec un montant total de 102,8 milliards de dollars.

Près d’un tiers de ces fonds est destiné aux écoles qui accueillent les élèves les plus pauvres. La gestion des écoles aux États-Unis est complexe car elle ne relève pas exclusivement de l’État fédéral mais aussi des États – comme la Californie, le Michigan, ou la Louisiane, par exemple – voire du niveau plus local, c’est-à-dire les comtés.

Les services sociaux et la santé verront eux aussi leurs moyens augmenter.

L’administration Biden va désormais devoir convaincre les élus du Congrès où les démocrates disposent d’une courte majorité et alors que la bataille s’annonce déjà difficile pour faire voter le plan d’investissements dans les infrastructures que le président veut faire financer par une hausse des impôts sur les entreprises et sur les personnes ayant des revenus supérieurs à 400.000 dollars.