Une proposition de loi pour un meilleur screening des travailleurs portuaires

La députée fédérale Daphné Dumery (N-VA) a déposé une proposition de loi pour une sélection plus stricte des dockers, a-t-elle indiqué dimanche confirmant une information du journal De Zondag. Au sein de la Centrale des employeurs au port d’Anvers (Cepa), on dit ne pas être contre une telle proposition, même si des réserves sont émises quant à sa faisabilité. Le syndicat chrétien y est quant à lui moins favorable. Selon la députée nationaliste, les ports sont des voies d’accès intéressantes pour les organisations criminelles afin de faire entrer dans un pays de la drogue, des armes ou encore des réfugiés. Dès lors, la députée souhaite des collaborateurs portuaires “discrets” et “intègres”. Or, selon elle, la sélection, lors de laquelle un certificat de bonne vie et moeurs est exigé, ne suffit pas. “Ce certificat n’indique pas si la personne concernée a un dossier judiciaire ou des antécédents”, déclare Mme Dumery. Elle plaide dès lors pour une enquête de moralité.
L’administrateur délégué de la Cepa, Paul Valkeniers, n’est pas contre une telle pratique. “Nous avons toujours dit être pour un screening continu pour ceux qui travaillent dans la zone portuaire – comme c’est d’ailleurs le cas dans les aéroports – mais il doit alors inclure tout le monde. De nombreux employés, des transporteurs, des agents des douanes, etc. travaillent également sur le site.” M. Valkeniers se demande donc si un tel screening est facilement réalisable.
Du côté du syndicat ACV (CSC), on estime d’ores et déjà que ce n’est pas faisable et la proposition est surtout perçue comme un moyen de jeter le discrédit sur le travail portuaire. “Ce n’est pas faisable. Il y a 200.000 personnes qui travaillent dans la zone portuaire avec énormément de rotation du personnel. Vous ne pouvez pas passer tout le monde au crible”, indique le responsable sectoriel, Michel Claes.