Une personne sur deux en détresse psychologique, surtout les jeunes

Une étude de l’UCLouvain et de l’UAntwerpen, publiée dans Le Soir mercredi, met au jour le niveau de détresse psychologique liée aux mesures sanitaires. Les deux établissements ont pris le pouls de la population tout le long de la crise sanitaire et interrogé 6.337 personnes en quatre temps: aux mois de mars (trois jours après le début du confinement de notre pays), avril, juin (lors du déconfinement) et novembre, en pleine seconde vague.

“La dégradation de la santé mentale est intimement liée aux moments les plus pénibles de l’épidémie. Ainsi, en mars et avril (en plein lockdown), près d’un individu sur deux (48 et 46%) a été mesuré en état de détresse psychologique, révèlent les universités.

En juin, à l’heure où le pays a commencé à respirer tout en gardant des mesures sanitaires strictes, il n’y avait “plus qu’une” personne sur trois dans cette situation. Mais à l’automne, en pleine seconde vague, on retrouvait les taux alarmants du printemps (47% des individus touchés), enchaînent-elles.

L’étude révèle aussi une grande variabilité de la situation émotive, ainsi pour près d’une personne sur deux, l’état psychologique varie fortement dans le temps. “L’hypothèse selon laquelle tout le monde serait en état de détresse psychologique à l’instant T est ainsi battue en brèche”, peut-on lire dans Le Soir.

Plus inquiétant, on constate, tout au long de la période, des variations de résultats selon l’âge et le genre. Les femmes et les jeunes ont connu un plus grand nombre d’états de détresse psychologique que le reste de la population. On compte, en moyenne, 1,85 “cas” pour les femmes contre 1,4543 pour les hommes. Chez les adolescents de moins de 14 ans, l’enquête identifie, en moyenne toujours, 2,73 états préoccupants. Chez les 15-24, on est très haut avec 2,24 états fragiles avérés. Les données diminuent avec l’âge : deux situations chez les 35-44, 1,5 chez les 55-64 et 1,09 chez les plus de 75 ans.

De quoi inspirer des recommandations aux auteurs de l’étude. Notant que 43% des répondants ont sollicité, au moins une fois, un accompagnement psychologique au terme de l’enquête, ils plaident en faveur d’une vie sociale soutenue, en particulier pour les jeunes.

Ils souhaitent également que les écoles restent ouvertes et que le retour aux auditoires soit envisagé.

Enfin, “la Belgique s’est dotée d’un système de couverture sociale des soins psychologiques de première ligne. Ces ressources restent toutefois mal connues du grand public et d’un certain nombre de professionnels de la santé et du social. Leur utilisation pourrait être renforcée, ponctuent-ils.