Une loi en faveur d’une éducation non-violente plébiscitée à 75%

Une vaste majorité de Belges est favorable à l’adoption d’une loi pour une éducation non-violente, ressort-il d’un sondage effectué en mars 2020 pour le compte de la section belge de l’organisation Défense des Enfants International (DEI). L’enquête montre que la loi existante en matière d’éducation des enfants est largement méconnue. Le sondage, mené auprès de 2.013 répondants sur internet entre le 10 et le 18 mars 2020, a été réalisé en collaboration avec le Délégué général aux droits de l’enfant et l’Observatoire de l’enfance, de la jeunesse et de l’aide à la jeunesse de la Communauté française. Il montre que sept répondants sur dix n’ont pas connaissance de ce qui est autorisé ou non en matière de sanctions à appliquer dans le cadre de l’éducation des enfants. Trois quarts des personnes interrogées se disent par ailleurs favorables à l’adoption d’une loi pour une éducation non-violente.

“Les punitions physiques et psychologiques font partie des habitudes éducatives d’un nombre important de parents qui pourtant ne les considèrent majoritairement pas comme bénéfiques”, explique DEI-Belgique dans un communiqué lundi. Crier, mettre une “petite claque”, donner une fessée ou encore bousculer ou empoigner un enfant font partie des sanctions les plus courantes pour un répondant sur quatre. Deux répondants sur dix estiment que le pincement, l’enfermement et la privation de repas sont des sanctions appropriées. Pour une personne sur dix, il est même légitime d’abandonner l’enfant pour une longue durée, de le laisser dans une position douloureuse, de lui lancer un objet ou encore de lui donner un coup de poing ou de pied.

Pour l’organisation, “il est urgent que la Belgique se dote d’une législation pour promouvoir une éducation non-violente, comme le demandent les instances internationales de même que le Délégué général aux droits de l’enfant et son homologue flamand le Kinderrechten commissaris depuis des années”.

“Il ne s’agit pas de culpabiliser ni de punir les parents”, estime l’organisation. “La loi est indispensable mais ne suffit pas. Elle doit s’accompagner de campagnes de sensibilisation et de prévention pour changer les mentalités, et de mesures de soutien aux parents”.

DEI-Belgique insiste sur l’urgence de l’entrée en vigueur d’une telle loi, soulignant notamment l’augmentation de la violence intrafamiliale pendant la période de confinement.