Twitter bannit un chroniqueur conservateur après le départ de l'actrice Leslie Jones

Twitter a suspendu le compte d’un éditorialiste conservateur américain suivi par près de 340.000 personnes après un barrage d’insultes visant l’actrice noire Leslie Jones, qui a poussé la vedette de “S.O.S Fantômes” à quitter le réseau social. Editeur de la rubrique technologie du site conservateur américain Breitbart et déjà célèbre pour ses tweets provocateurs, Milo Yiannopoulos a qualifié son exclusion mardi soir d’acte “lâche”.
“C’est la fin de Twitter. Quiconque tient à la liberté d’expression vient de recevoir un message clair: vous n’êtes pas le bienvenu sur Twitter”, a-t-il réagi auprès de Breitbart.
Sur son profil suspendu, qui comptait 338.000 abonnés, il se présentait comme “le super-méchant le plus fantastique d’internet”.
Le réseau social n’a pas commenté dans l’immédiat.
Son exclusion suit le départ très médiatisé de Twitter de l’actrice américaine Leslie Jones, qui a quitté le réseau social après avoir reçu une bordée de messages “ignobles” à caractère sexiste et raciste, l’accusant notamment d’être moche et la comparant à un gorille, avait-elle fait savoir lundi soir.
Le flot d’insultes a débuté dès la sortie du film “S.O.S. Fantômes” vendredi aux Etats-Unis, salué par les critiques mais dénigré par des hommes ayant accusé ses vedettes féminines de ne pas être drôles et d’avoir ruiné leurs souvenirs d’enfance. Le premier “S.O.S. Fantômes est sorti en 1984.
L’actrice de 48 ans, qualifiant ces réactions de “diaboliques”, avait appelé Twitter à réagir.
Le réseau social avait indiqué qu’il avait “entrepris des actions”.
Mardi soir, Breitbart a mis en ligne le message de suspension qui aurait été envoyé par Twitter à Milo Yiannopoulos.
“Votre compte a été suspendu de façon permanente à cause de violations réitérées des règles de Twitter… particulièrement nos règles interdisant de participer ou d’inciter au harcèlement ciblé d’individus”.
Le contenu des tweets incriminés de Milo Yiannopoulos n’était pas clair mercredi. Mais le chroniqueur a réagi avec virulence dans son entretien à Breitbart.
“Twitter confirme que c’est un lieu sûr pour les terroristes musulmans et les extrémistes de Black Lives Matter (mouvement dénonçant les brutalités policières contre les Noirs aux Etats-Unis, NDLR), mais une zone impénétrable pour les conservateurs”, a-t-il dit.
“Comme tous les actes totalitaires de la gauche rétrograde, ça va leur exploser au visage, m’apportant plus de fans en adoration. Nous gagnons la guerre culturelle et Twitter vient de se tirer dans le pied”, a-t-il ajouté.