Travail forcé: nouvelle condamnation d’une entreprise japonaise en Corée du Sud

La justice sud-coréenne a confirmé vendredi la condamnation d’un fabricant japonais de machines à dédommager des Sud-Coréennes victimes de travail forcé pendant la Seconde guerre mondiale, nouveau jugement susceptible d’aggraver les tensions entre les deux voisins. Alliés des Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon sont tous les deux confrontés à la menace nord-coréenne et à une Chine qui affirme de plus en plus son influence régionale.
Mais les deux voisins entretiennent aussi depuis des décennies de lourds contentieux historiques et territoriaux hérités de la période (1910-1945) où la péninsule a vécu sous le joug colonial japonais.
Les tribunaux sud-coréens ont rendu une série de jugements contre des entreprises japonaises. Le président Moon Jae-in a déclaré récemment que Tokyo devait se montrer “plus humble” face à l’Histoire.
Le dernier dossier en date concerne 17 Sud-Coréennes forcées à travailler en 1944 et 1945 sur les chaînes de Nachi-Fujikoshi à Toyama, où le groupe produisait des pièces d’armements.
Les victimes ont été “piégées” et contraintes à travailler dans des conditions difficiles, a jugé la Haute cour de Séoul.
En 2014, Nachi-Fujikoshi avait été condamné à verser aux requérants — des survivantes ainsi que les familles d’ouvrières décédées — entre 80 et 100 millions de wons de salaires impayés et de dédommagements pour le préjudice émotionnel (62.000 à 78.000 euros).
L’entreprise qui fabrique aujourd’hui des machines-outil et des robots avait interjeté appel. En confirmant le jugement de première instance, la Haute cour a estimé que le montant des réparations n’était pas excessif et que les victimes avaient le droit de demander à être dédommagées.
Tokyo estime que les contentieux ont été réglés par un traité de 1965 qui avait permis la reprise des relations diplomatiques bilatérales et qui incluait des réparations.
Mais la justice sud-coréenne vient de rendre une série de décisions contre des entreprises japonaises, au grand dam du Premier ministre japonais Shinzo Abe qui a dénoncé des jugements “impossibles”.

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18 janvier 2019 - 06h47