Transport maritime: le retour à la normale pourrait prendre un an

Le retour à la normale sur la chaîne d’approvisionnement mondiale, très perturbée par la pandémie et qui subit retards et hausse des prix, pourrait prendre un an, a estimé jeudi le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell. “Nous pensons que la chaîne d’approvisionnement va s’adapter, et devenir plus efficace, cela pourrait prendre un an, mais ça va arriver”, a assuré Jerome Powell lors d’une conversation virtuelle organisée en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
Le transport maritime mondial est en effet très perturbé depuis fin 2020 par la forte hausse d’achats de biens, les consommateurs ne dépensant quasiment rien depuis un an en restaurants, voyages, théâtres ou autres services.
Or, ces biens sont très souvent fabriqués en Asie, provoquant un engorgement dans les ports et une pénurie de conteneurs pour transporter ces objets.
Par conséquent, les tarifs des livraisons flambent, ce qui va conduire à une hausse des prix, alimentant les spéculations sur une forte inflation dans les mois à venir aux Etats-Unis.
Le président de la Fed a cependant rappelé, comme il l’a déjà fait à de nombreuses reprises, que cette hausse des prix ne devrait être que temporaire.
“De nombreuses économies avancées dans le monde, au moins au cours de la dernière décennie, n’ont pas été en mesure d’atteindre une inflation de 2% (objectif de la Fed, NDLR), certaines luttant en fait contre la désinflation”, a-t-il rappelé.
Avec la réouverture de l’économie, “il y aura peut-être une flambée de la demande, il y aura peut-être des goulets d’étranglement”, a-t-il convenu, mais “nous pensons que cet effet sera temporaire”.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva, lors de cette même discussion, a indiqué que les prévisions de l’institution étaient conformes à celles de la Fed: “nous prévoyons 2,25% d’inflation aux Etats-Unis” en 2022, a-t-elle précisé.
La Fed table, elle, sur 2,4% en 2021, puis 2,0% en 2022 et 2,1% en 2023. Les minutes de sa dernière réunion monétaire, publiées mercredi, ont cependant fait état de divergences sur le sujet au sein de ses membres.
Jerome Powell a par ailleurs botté en touche lorsqu’il a été interrogé sur sa succession, assurant ne pas y penser, mais passer “énormément de temps à réfléchir à la façon de faire notre travail au mieux et c’est suffisant”.
Son mandat de quatre ans expire en février 2022.