Sommet européen – L’agenda stratégique des Vingt-huit tient en quatre demi-pages

Les Vingt-huit ont adopté jeudi à Bruxelles l’agenda stratégique qu’ils espèrent voir mis en œuvre par l’Union européenne ces cinq prochaines années. Les mesures, de portée très générale, tiennent sur quatre demi-pages. Elles portent sur quatre domaines: la sécurité et les libertés, le développement économique, une transition climatique juste et sociale ainsi que la place de l’Europe dans le monde.
Après le rappel de la nécessité pour tous les États membres de respecter les droits humains et l’État de droit, c’est la politique migratoire qui prend le plus de place dans le passage sur la sécurité et les libertés.
Contrôles aux frontières extérieures, coopération avec les pays d’origine et de transit, nécessité d’un accord sur la réforme du règlement de Dublin (afin d’assurer la solidarité entre tous les États membres tout en insistant sur la responsabilité des pays de premier accueil) y apparaissent comme autant de thématiques qui font échos aux blocages actuels.
Au-delà des rappels à la nécessaire convergence des économies ou à l’approfondissement de l’Union économique et monétaire, le chapitre économique passe brièvement sur la nécessité d’assurer le caractère équitable et effectif des taxations, sans toutefois aller jusqu’à mentionner les sujets épineux que sont la taxe sur les transactions financières, la taxation des GAFA ou celle du kérosène des avions.
Alors qu’ils n’ont pas encore pu s’entendre sur l’inscription de 2050 comme échéance pour atteindre la neutralité carbone, les Vingt-huit affirment que l’Union doit “montrer le chemin” en la matière, “tout en tenant compte des circonstances nationales et de justice sociale”.
L’agenda stratégique se réfère à l’accord de Paris sur le Climat. “La transition climatique nous offrira une réelle opportunité de modernisation et, dans le même temps, de devenir un leader mondial de l’économie verte”, y affirment-ils.
Le chapitre sur la place de l’Europe dans le monde rappelle quant à lui l’attachement de l’UE au multilatéralisme et à la coopération, tout en cherchant à accroître sa capacité à agir de manière autonome pour sauvegarder ses intérêts. En matière de défense, cela se traduit par une augmentation des investissements et de la disponibilité à intervenir, tout en coopérant étroitement avec l’Otan. En matière commerciale, par une politique “ambitieuse et robuste” tout en renforçant le rôle de l’Organisation mondiale du Commerce.
Cette feuille de route du Conseil européen doit aider le prochain président de la Commission à établir le programme de son mandat qui court jusqu’en 2024. Les quatre principales formations politiques du Parlement européen (PPE, S&D, Renew-Europe et Verts-Ale, toutes pro-européennes) font le même exercice de leur côté, mais n’ont pas encore finalisé leur document.