Scandale Harvey Weinstein – La créatrice du hashtag #Balancetonporc poursuivie en diffamation en France

La journaliste française Sandra Muller, basée aux Etats-Unis et qui a créé le mot-clé #Balancetonporc après le scandale Weinstein, est poursuivie en diffamation par l’homme qu’elle a accusé nommément sur Twitter, a-t-elle annoncé jeudi. “Eric Brion que je nomme comme l’auteur des propos dégradants dont j’ai fait l’objet (…) a finalement changé de stratégie et a décidé, contre toute décence, de m’amener devant les tribunaux”, indique la journaliste dans un communiqué posté sur sa page Facebook, précisant qu’une assignation pour diffamation lui a été délivrée.
M. Brion, dont elle a dévoilé le nom dans un tweet le 13 octobre, lui réclame 50.000 euros de dommages et intérêts, des publications judiciaires et 10.000 euros de frais d’avocat.
“Par cette assignation, on voudrait me forcer à me taire”, ajoute la journaliste. “J’irai au bout de ce combat avec l’aide de mon avocat et j’espère que ce procès sera l’occasion de porter un véritable débat sur les moyens de lutter contre le harcèlement sexuel”.
Aucune date d’audience n’a encore été fixée.
Dans une tribune publiée dans le quotidien français Le Monde daté du 31 décembre, Eric Brion, consultant et ancien directeur général de la chaîne de télévision Equidia, disait “réitérer ses excuses” à Mme Muller, reconnaissant avoir “tenu des propos déplacés” à son encontre “lors d’un cocktail arrosé très tard dans une soirée”.
Il affirmait néanmoins refuser “l’amalgame” entre son “comportement et l’affaire concernant (le producteur américain) Harvey Weinstein, accusé de viols et de harcèlement sexuel par plusieurs femmes”.
En octobre, la révélation de ces cas de harcèlement sexuel et de viol présumés par Harvey Weinstein a provoqué une déflagration dans le monde du cinéma, qui s’est rapidement propagée à d’autres secteurs, portée par les hashtags #Metoo et #Balancetonporc”.
Sandra Muller fait partie des “briseuses de silence” désignées par le magazine américain Time comme “Personnalités de l’année” 2017.