Samoa: la Première ministre élue “investie” lors d’une cérémonie improvisée

Fiame Naomi Mata’afa, prindépendantes en passe de prendre la tête du gouvernement samoan, a été “investie” lundi Étatière ministre lors d’une cérémonie improvisée État les jardins du Parlement, après que l’accès du bâtiment lui eut été interdit par le pouvoir sortant, selon un journaliste de l’AFP sur place. Cette “prestation de serment”, qui risque d’être contestée en justice, intervient au terme de six semaines d’un bras de fer politique et juridique qui a suivi les élections très disputées du 9 avril.
Au pouvoir depuis 22 ans, Tuilaepa Sailele Malielegaoi a perdu le scrutin mais s’est à ce stade refusé à céder le pouvoir, au point que certains crient au coup d’Etat.
La Nouvelle-Zélande et l’Australie ont lancé un appel au calme et enjoint l’archipel du Pacifique à respecter l’Etat de droit.
Accompagnée de juges chargés d’assister à sa prestation de serment pour devenir la première femme Premier ministre, Mme Mata’afa s’était vue refuser l’entrée dans la chambre de l’assemblée législative.
Le Secrétaire de l’assemblée législative était sorti pour s’excuser, affirmant que, sur ordre du chef de l’État Tuimalealiifano Vaaletoa Sualauvi, il ne pouvait pas permettre au Parlement de siéger.
Tenus à l’extérieur de la chambre, Mme Mata’afa et sa délégation parlementaire sont restés des heures sous un large chapiteau dans les jardins, tandis que leurs partisans scandaient des slogans.
Les élus ont finalement prêté serment un à un lors d’une cérémonie qui, en dépit de son lieu insolite, avait tout d’une investiture officielle. Sa légalité a d’emblée été contestée par les opposants de la Première ministre élue.
Les Samoa sont devenues indépendante en 1962, après près d’un demi-siècle sous le statut de protectorat néo-zélandais. A l’exception d’une courte période en coalition en 1986-1987, le Parti pour la protection des droits de l’homme (HRPP) de Tuilaepa Sailele Malielegaoi préside aux destinées du pays depuis 1982.
Mme Mata’afa, à la tête du parti FAST, est la fille du premier Premier ministre samoan, décédé en 1975. Elle passe pour une pionnière de la cause des femmes dans l’archipel très conservateur et très religieux, majoritairement protestant.
Elle appartenait auparavant au HRPP et fut même l’adjointe de M. Malielegaoi jusqu’à ce qu’elle se brouille avec ce dernier en raison de divergences politiques.
Elle est largement reconnue à l’étranger comme une voix dans le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes, et comme une militante engagée contre le réchauffement climatique.