Réduire les émissions CO2 de 40% revient à se placer du côté de ceux qui freinent

La Belgique entend inviter l’Union européenne à diminuer les émissions CO2 de “plus de 40%” d’ici 2030, selon une position de consensus qui semble se dégager entre partis de la majorité fédérale. L’objectif est de dégager un accord sur une résolution commune interparlementaire. Le député wallon et sénateur Philippe Henry (Ecolo) invite la Belgique à rejoindre la “coalition des ambitieux”, soit huit pays – l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, la France, la Finlande, le Portugal, la Suède et l’Espagne – qui appellent l’UE à rehausser de façon importante ses objectifs en réduisant ses émissions de CO2 de 55%, seul objectif, selon eux, permettant de rencontrer l’accord de Paris (COP 21) invitant à poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. En l’état, la planète subirait plutôt une augmentation de sa température de 3 à 4 degrés, une perspective jugée catastrophique par nombre d’experts. “Si la position de la majorité fédérale est réellement de s’inscrire dans un objectif qui se limiterait à demander une réduction des émissions C02 de plus de 40% d’ici 2030, elle placerait la Belgique du côté de ceux qui freinent”, juge Philippe Henry.

Assigner à l’Union européenne un objectif de 40% d’ici 2030, à décliner entre Etats-membres, c’est ce qui est déjà prévu, souligne-t-il. Cette position ne serait donc “ni ambitieuse ni sérieuse”.

Si une telle position devait être confirmée par la majorité fédérale, Ecolo-Groen ne pourrait la soutenir, ajoute-t-il. Or, précise le député-sénateur, arriver à une résolution unanime de l’ensemble des parlements du pays serait un signal important pour la délégation belge dans la perspective de la prochaine COP de Katowice en Pologne où l’UE pourrait jouer un rôle prépondérant au niveau mondial.