Quatre nouvelles arrestations après la mort de la journaliste nord-irlandaise Lyra McKee

La police nord-irlandaise a arrêté mercredi matin quatre suspects supplémentaires dans son enquête sur la mort de la journaliste nord-irlandaise Lyra McKee, abattue en avril 2019 alors qu’elle couvrait une émeute opposant des militants du groupe dissident Nouvelle IRA et la police à Londonderry, ont annoncé les forces de l’ordre. Il s’agit de quatre individus âgés de 19, 20, 21 et 33 ans, tous arrêtés en vertu d’une loi luttant contre le terrorisme à Londonderry (Derry pour les nationalistes irlandais), ville située à la frontière irlandaise, a précisé sur Twitter la police nord-irlandaise.

Plusieurs personnes ont déjà été arrêtées pour leur implication présumée et un homme de 53 ans, Paul McIntyre, a été inculpé mi-février 2020 pour meurtre. Selon son avocat, il était mis en cause après avoir ramassé la douille de la balle liée au meurtre, mais n’est pas le tireur. L’arme du crime avait été retrouvée et identifiée mi-juin. Puis, en juillet 2020, un homme de 27 ans avait été inculpé pour des infractions à la législation sur les armes.

Dans un communiqué, la police a remercié la population locale pour son soutien et sa patience dans cette affaire. “Ces arrestations représentent l’aboutissement d’une enquête détaillée de deux ans sur le meurtre de Lyra et les événements qui l’ont précédé”, a déclaré Jason Murphy, responsable de la police nord-irlandaise.

Lyra McKee, âgée de 29 ans, se tenait près d’une voiture de police lorsqu’elle a été abattue d’une balle dans la tête le 18 avril 2019, dans le quartier catholique de Creggan, à Londonderry.

La Nouvelle IRA avait reconnu sa responsabilité dans la mort de la jeune femme, dans une déclaration au quotidien The Irish News, arguant qu’elle se “tenait à côté des forces ennemies” en référence aux forces de police. Le groupe avait adressé “ses sincères et entières excuses” aux proches de la jeune femme pour cette “erreur tragique”.

Le décès de Lyra McKee avait provoqué une vive émotion, ravivant le souvenir des “Troubles” qui ont déchiré la province britannique d’Irlande du Nord pendant trois décennies. Ces violences entre républicains nationalistes (surtout catholiques), partisans de la réunification de l’Irlande, et loyalistes unionistes (en majorité protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique, impliquant l’armée britannique, ont fait quelque 3.500 morts avant de prendre fin grâce à l’accord de paix du Vendredi saint de 1998. L’accord avait alors imposé un retrait des forces britanniques et le désarmement de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Mais des républicains dissidents, luttant pour la réunification de l’Irlande par les armes, comme le groupe Nouvelle IRA, créé en 2012, restent actifs.