Présidentielle au Pérou: démission d’un membre de l’autorité électorale

La proclamation du résultat de la présidentielle au Pérou, toujours attendue en raison de recours, pourrait encore être retardée après la démission surprise d’un des quatre membres du Jury national des élections (JNE), l’autorité électorale chargée d’examiner les litiges. Face à cette démission, intervenue mercredi soir, le JNE a demandé jeudi au parquet de désigner “de toute urgence” un nouveau membre afin de ne pas “perturber l’aboutissement du processus électoral”.
La démission du juré Luis Arce – qui représentait le ministère public – a laissé le JNE sans quorum pour poursuivre l’examen des contestations, principalement déposées par la candidate de droite Keiko Fujimori à l’issue du second tour du 6 juin.
Après le dépouillement de 100% des bulletins, le candidat de la gauche radicale, Pedro Castillo, un instituteur et syndicaliste, est en tête avec 50,12% des suffrages, soit une avance d’environ 44.000 voix sur sa rivale de droite. 
Cette dernière a demandé l’invalidation de plusieurs dizaines de milliers de suffrages. 
La JNE a exprimé son “rejet des expressions offensantes du juré démissionnaire” qui dans sa lettre de démission a estimé que “tout semble avoir été fait depuis longtemps” en faveur de M. Castillo.
Luis Arce “a démissionné dans le seul but de paralyser l’actuel JNE”, a dénoncé la candidate à la vice-présidence de Pedro Castillo, Dina Boluarte. 
“Le renoncement de Luis Arce constitue une attaque frontale contre l’Etat de droit qui cherche à mettre la démocratie en échec”, a tweeté, de son côté, le responsable des Amériques pour l’ONG Human Rights Watch, Jose Miguel Vivanco.
La mission d’observation électorale de l’Organisation des Etats américains (OEA), qui a jugé le scrutin “positif” et sans “graves irrégularités”, a déclaré dans un communiqué “prendre note de l’insolite démission du magistrat Luis Arce (…) dans un moment si délicat du processus électoral”.