Pour les célébrités, les troubles mentaux se disent tout haut

Bipolarité, crises d’anxiété, dépressions… Après des décennies d’omerta, les stars hollywoodiennes n’hésitent plus à parler des maux dont elles souffrent, espérant briser l’énorme tabou autour des troubles mentaux, qui touchent une personne sur quatre à un moment de sa vie. Lors de la cérémonie des Grammy dimanche soir, Lady Gaga s’est dite “fière de faire partie d’un film (“A Star is Born”) qui traite des problèmes de santé mentale”, avec un héros souffrant d’addictions et de pensées suicidaires.
Très engagée sur ces questions, la star de la pop a révélé il y a deux ans souffrir elle-même de stress post-traumatique.

Mais son cas n’est pas unique : de l’humoriste Pete Davidson, du Saturday Night Live, qui s’est ouvert sur sa dépression, quitte à inquiéter ses fans, à Mariah Carey qui a parlé de sa bipolarité pour la première fois l’an dernier, la parole se libère. “Je ne voulais pas me laisser emporter par la stigmatisation d’une maladie chronique qui me définirait et risquerait de mettre fin à ma carrière”, a révélé la chanteuse aux cinq octaves au magazine People. “J’étais terrifiée à l’idée de tout perdre”, a-t-elle insisté, à propos de cette maladie qui touche 60 millions de personnes et est considérée comme la 6e la plus invalidante, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elle a également confié être sous traitement médicamenteux et suivre une psychothérapie.

Ces prises de parole aident à réduire la stigmatisation, mais ne se font pas toujours dans la nuance (à l’image de l’album de Kanye West, avec “je déteste être bipolaire c’est génial”, inscrit sur la pochette) et bénéficient plus à certains troubles que d’autres. Passée dans le langage courant, la bipolarité s’est invitée dans les fictions (la série “Homeland” ou le film “Happiness Therapy” qui avait valu un Oscar à Jennifer Lawrence en 2013) et est un peu mieux connue du grand public. A la différence de la schizophrénie (qui concerne 23 millions de personnes), mais reste extrêmement stigmatisée.

Même si les stars parlent de leurs maux, le travail reste considérable. Peut-être car ils sont vus comme faisant partie de la vie d’artiste…