Pas de poursuites fédérales contre le policier qui a tiré dans le dos de Jacob Blake

Le ministère américain de la Justice a annoncé vendredi qu’il n’y aurait pas de poursuites fédérales contre le policier qui, en août 2020 à Kenosha, avait grièvement blessé l’Afro-Américain Jacob Blake, ravivant la colère antiraciste aux Etats-Unis. “Le ministère a pris cette décision parce que les preuves obtenues ne sont pas suffisantes pour prouver que l’agent a fait un usage excessif de la force”, selon un communiqué.
Le 23 août 2020, Jacob Blake avait reçu plusieurs balles dans le dos devant ses trois fils, quand des policiers avaient tenté de l’interpeller pour des violences conjugales. 
La scène, mise en ligne sur internet, avait ravivé la mobilisation contre les violences policières, trois mois après le meurtre de l’Afro-Américain George Floyd, asphyxié sous le genou d’un agent blanc à Minneapolis.
Elle avait provoqué trois nuits d’émeutes à Kenosha, une ville de la région des Grands Lacs, et culminé le 25 août quand un jeune homme de 17 ans lié à des milices d’autodéfense avait tiré au fusil semi-automatique sur trois manifestants, faisant deux morts. 
L’affaire avait également entraîné une forte mobilisation dans le monde du sport, avec le report de plusieurs rencontres de la NBA notamment.
En janvier 2021, la justice de l’Etat du Wisconsin avait déjà renoncé à poursuivre les agents impliqués. Le procureur local Michael Graveley avait estimé que l’auteur des tirs était en état de légitime défense parce que Jacob Blake “avait résisté avec un couteau” à son interpellation.
Le gouvernement américain avait alors rappelé que la police fédérale (FBI) enquêtait pour déterminer si les droits civiques de Jacob Blake avaient été violés.
Les agents ont analysé de nombreux documents, y compris “les rapports de police, les déclarations des témoins, les photos, les vidéos…”. 
Mais finalement, “des procureurs fédéraux expérimentés ont conclu qu’il n’y avait pas assez de preuves pour établir au-delà du doute raisonnable que l’agent avait violé volontairement les droits civiques” de M. Blake, selon le ministère.