Pakistan: première sortie d'un film international prévue à Peshawar, martyre des violences

Peshawar, la ville pakistanaise la plus meurtrie par les violences islamistes, va pour la première fois voir sortir un film destiné à l’international, signe de l’amélioration de la situation sur place, a annoncé jeudi à l’AFP le réalisateur. La capitale de la Khyber Pakhtunkhwa, instable province du nord-ouest proche de l’Afghanistan, déroulera bientôt le tapis rouge pour la première de “Projet Peshawar”, un long métrage qui sortira également aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada et aux Pays-Bas, a ajouté Irshu Bangash.

Le film met en scène “un héros installé à Londres qui tombe amoureux d’une fille de Peshawar via internet et vient l’y rejoindre, mais découvre qu’il s’agit en fait d’un complot pour l’enlever”, a-t-il expliqué. Tourné à Peshawar, en Grande-Bretagne et au Canada, il sera diffusé en anglais, néerlandais, ourdou (langue nationale du Pakistan) et en pachtou, la langue locale parlée par les tribus pachtounes qui vivent des deux côtés de la frontière avec l’Afghanistan. Selon M. Bangash, l’avant-première avec tapis rouge à Peshawar aura lieu avant la sortie officielle du film, prévue d’ici deux mois.

Peshawar, berceau de l’autrefois prolifique cinéma pachtoune, a ces dix dernières années avant tout fait parler d’elle pour ses innombrables violences, attentats et enlèvements liés à la guerre entre les autorités et les rebelles talibans locaux, proches d’Al-Qaïda et du groupe Etat islamique (EI). La ville fut entre autres le théâtre de l’attaque rebelle la plus sanglante de l’histoire du pays, le massacre par les talibans de plus de 150 personnes, la plupart des enfants et adolescents, en décembre 2014.

A la suite de ce bain de sang qui avait horrifié un pays pourtant habitué aux attaques, l’armée avait lancé une vaste offensive contre les rebelles qui a permis de faire largement baisser les violences dans la région. Peshawar a depuis repris des couleurs au niveau social et culturel, permettant une renaissance de son cinéma.