Oxfam – Le rapport d’Oxfam remis lundi au gouvernement haïtien

En marge de la publication du rapport interne 2011 d’Oxfam sur des “accusations de comportements sexuels répréhensibles en Haïti”, Stefaan Declercq, patron d’Oxfam-Solidarité (Belgique), souligne lundi dans un communiqué que l’organisation est “déterminée à assumer dans les plus brefs délais sa responsabilité morale à l’égard des femmes en Haïti”. Lundi matin, une copie de ce rapport, qui présente les conclusions de l’enquête menée en interne par Oxfam Grande-Bretagne au sein de son équipe en Haïti après le séisme de 2010, sera remis au gouvernement haïtien lors d’une réunion. Il a déjà été remis à l’ambassadeur haïtien à Londres, est-il noté en introduction du rapport, qui se penche notamment sur les cas de “7 hommes impliqués dans de l’inconduite sexuelle”. Le texte explique le travail sur place d’une équipe d’enquête interne face à différents collaborateurs accusés entre autres d’avoir eu recours, dans des hébergements fournis par l’organisation, à des prostituées, dont il n’a cependant pas été prouvé qu’elles étaient mineures (“under-age”).
“Nous rencontrons le gouvernement d’Haïti afin de présenter nos excuses pour nos erreurs et de déterminer ensemble ce que nous pouvons faire d’autre. Il est crucial que nous réexaminions ce qui s’est passé et que nous en tirions les enseignements qui s’imposent”, précise Stefaan Declercq. “Grâce aux mesures que nous avons mises en place à la suite de cette enquête, l’affaire aurait été gérée de façon très différente aujourd’hui. Mais il reste manifestement encore beaucoup à faire”, admet-il, soulignant qu’Oxfam a récemment annoncé des mesures supplémentaires, dont la création d’une commission “indépendante” devant se pencher sur la “culture interne” de l’organisation.
Après les révélations du journal britannique The Times, il y a quelques jours, le gouvernement haïtien avait critiqué le comportement de l’organisation, lui reprochant de ne pas avoir averti les forces de l’ordre du pays, à l’époque. Les médias se sont ensuite emparés de l’affaire, et il est apparu que certains collaborateurs concernés, licenciés par Oxfam ou ayant eux-même démissionné avant la fin de l’enquête interne, avaient ensuite pu être embauchés par d’autres organisations humanitaires.