“On n’en a pas assez fait”, reconnaît le maire de Marseille

“On n’en a pas assez fait” pour éradiquer l’habitat insalubre, a reconnu dimanche le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin(LR), près d’une semaine après l’effondrement de deux immeubles qui ont fait 8 morts dans la cité phocéenne. “C’est compliqué, parce qu’on ne nous laisse pas manoeuvrer, et donc il est clair que l’insalubrité existe encore”, a développé l’élu. “Il faut qu’on s’attache à faire des efforts sérieux de ce côté-là”, a-t-il ajouté.

Une note confidentielle de l’Agence régionale de santé révélée par Le Monde étrille le service communal d’hygiène et de santé (SCHS) de la ville de Marseille, jugeant que ses agents ont tendance à “sous-évaluer” les dysfonctionnements dans les immeubles et à “minimiser” leur impact sur la santé des habitants. M. Gaudin a assuré que la mairie allait “renforcer ce service-là”.

Tout en reconnaissant les failles de la mairie sur l’habitat insalubre, le maire a estimé, concernant les immeubles en péril, que “dès que nous sommes alertés, nous prenons les arrêtés de péril”.

Le maire a une nouvelle fois écarté la possibilité d’une démission, martelant “je ne fais pas tout bien, j’en suis sûr mais je suis là et je reste là!”.

Le maire de Marseille a aussi expliqué avoir préféré ne pas participer à la marche blanche de samedi: “Ma présence peut-être aurait pu provoquer des tensions”.

La marche blanche organisée par les familles et les proches des 8 victimes de la rue d’Aubagne a réuni dans les rues de Marseille 8.000 personnes, “une marée humaine” selon les organisateurs.

Tout au long de la semaine, les critiques à l’égard de la gestion de Jean-Claude Gaudin, aux manettes de la ville depuis 23 ans, n’ont cessé de croître. Un rapport remis en 2015 au gouvernement faisait état de 40.000 logements indignes à Marseille, menaçant la sécurité de près de 100.000 habitants.

Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire pour déterminer les circonstances exactes de la catastrophe et d’éventuelles responsabilités.