“Nos systèmes de soins de santé sont mal préparés aux effets du réchauffement climatique”

De plus en plus de citoyens à travers le monde sont exposés à des vagues de chaleur. En 2017, quelque 157 millions de personnes supplémentaires ont subi au moins un jour de canicule par rapport à l’année 2000, d’après la dernière édition du rapport “The Lancet Countdown” dédié aux aspects sanitaires du changement climatique. En l’absence de mesures fortes, nos systèmes de soins de santé pourraient être mis à mal. “La hausse des températures expose des millions de citoyens à travers le monde à un risque sanitaire inacceptablement élevé”, a affirmé le Dr. Kris Murray, lors de la présentation du rapport, mercredi.

Selon l’étude, les vagues de chaleur affectent négativement la productivité. A l’échelle mondiale, 153 milliards d’heures de travail ont été perdues en 2017 à cause des températures extrêmes.

En Europe, “la vague de chaleur de cet été n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend à l’avenir, menaçant plus particulièrement les personnes âgées et vulnérables vivant en milieu urbain”, avertit le Dr Martin Balzan, rapporteur sur la santé environnementale auprès du Comité permanent des médecins européens (CPME).

Au sein de l’Union, le taux de mortalité lié aux chaleurs extrêmes est susceptible d’augmenter de 1 à 4% par degré supplémentaire, ce qui signifie environ 30.000 morts de plus par an à l’horizon 2030, puis entre 50.000 et 110.000 d’ici à 2080, souligne le rapport.

“En tant que médecin, je m’inquiète du nombre croissant de patients qui devront être pris en charge pour des maladies liées au réchauffement climatique”, renchérit le Dr Hélène Rossinot, auteure principale du volet de l’étude consacré aux recommandations.

En l’absence de mesures fortes, “le réchauffement climatique menace la viabilité de nos systèmes de soins de santé”, affirme-t-elle. “Chaque Etat membre doit élaborer un plan national axé sur le climat et la santé et inclure les effets du réchauffement climatique dans les cursus des futurs professionnels de la santé”, poursuit le Dr Rossinot. Parmi d’autres mesures, il convient également “de réduire toutes les sources de pollution de l’air afin de minimiser ses effets sur la santé humaine et de cesser le plus rapidement possible d’utiliser du charbon comme source d’énergie”, ajoute-t-elle.