Nicaragua: le gouvernement va libérer tous les opposants pour relancer le dialogue

Le gouvernement nicaraguayen a annoncé mercredi la libération de tous les opposants incarcérés sous 90 jours pour relancer le dialogue avec l’opposition bloqué depuis plusieurs jours. “La table de négociation a reçu une annonce du gouvernement concernant la libération sous 90 jours de tous les détenus dans le cadre des manifestations” contre le pouvoir, a annoncé l’envoyé spécial de l’Organisation des Etats américains (OEA), Luis Angel Rosadilla, lors d’une conférence de presse.
Il s’agissait d’une condition sine qua non des adversaires du président Daniel Ortega pour s’asseoir de nouveau à la table des négociations. Pour l’heure, le nombre de prisonniers qui seront libérés n’avait pas été précisé.
“Les conditions ne sont pas réunies pour poursuivre la négociation” avec le gouvernement, déclarait encore mardi Azahalea Solis, membre de la délégation de l’Alliance civique pour la justice et la démocratie (ACJD), plateforme d’opposition qui avait suspendu lundi sa participation aux pourparlers, relancés le 27 février après plusieurs mois d’interruption.
L’opposition dénonçait notamment la violente répression qui s’est abattue samedi à Managua contre des manifestants qui s’apprêtaient à défiler pour réclamer la libération des “prisonniers politiques”, et contre les journalistes venus couvrir l’événement. Une centaine de protestataires ont été interpellés quelques heures, après avoir été violemment pris à partie par des policiers anti-émeutes déployés dans la capitale.
Près de 700 opposants sont toujours emprisonnés selon l’ACJD, qui réclame également la liberté complète pour 150 autres, remis en liberté depuis le début des négociations, mais assignés à résidence.

Partager l'article

21 mars 2019 - 01h50