Nicaragua: dialogue fragilisé après les attaques d’Ortega contre l’église

Une marche de l’opposition nicaraguayenne doit se dérouler samedi à Managua au moment où le dialogue avec le pouvoir est quasi rompu après les propos du président Daniel Ortega accusant l’Eglise et l’opposition de fomenter un “coup d’Etat”. La marche prévue à Managua a été appelée par l’opposition en solidarité avec la ville de Masaya, bastion de l’opposition violemment repris mercredi par les forces fidèles au président nicaraguayen.
“La lutte du peuple nicaraguayen se poursuivra par une insurrection de la société contre la dictature d’Ortega”, a averti Azahálea Solis, de l’Alliance Civique pour la Justice et la Démocratie.
Vendredi, lors de la commémoration du 39e anniversaire de la révolution de 1979, M. Ortega a accusé les évêques de ne pas être des médiateurs mais d'”être engagés aux côtés des putschistes” ayant pour objectif de le destituer.
“Nous allons méditer les paroles du président et prendre ensuite une décision”, a déclaré vendredi en réponse le cardinal Leopoldo Brenes, président de la Conférence épiscopale du Nicaragua (CEN).
Depuis mi-mai, un dialogue tendu s’est engagé entre le président et l’opposition sous l’égide de l’Eglise catholique pour parvenir à une réconciliation nationale.
Depuis le 18 avril, plus de 280 personnes ont perdu la vie dans une vague de manifestations pour réclamer la destitution de Daniel Ortega.
Il est accusé d’avoir durement réprimé les manifestations et mis en place avec son épouse une “dictature” marquée par la corruption et le népotisme.

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21 juillet 2018 - 04h06