New York: 4 ans après la mort d’un homme noir, la police lance des procédures

Un peu plus de quatre ans jour pour jour après la mort par asphyxie d’un homme noir, Eric Garner, lors d’une interpellation musclée, la police de New York a finalement lancé une procédure disciplinaire contre deux officiers, impliqués dans le décès. Le 17 juillet 2014, Eric Garner avait été violemment plaqué au sol par des policiers qui le soupçonnaient de vendre illégalement des cigarettes dans une rue du quartier de Staten Island.
Obèse et asthmatique, Garner, qui refusait son interpellation mais n’était pas armé, avait perdu connaissance, étouffé par la clef de bras qu’avait effectuée sur lui l’officier Daniel Pantaleo, avant de décéder.
Le médecin légiste avait conclu à un homicide.
Les images de l’interpellation, filmée par un passant et mise en ligne peu après, avaient fait le tour du monde. On y entend Eric Garner répéter “je ne peux pas respirer” (“I can’t breathe”).
Le décès de ce père de six enfants, âgé de 43 ans, avait suscité de nombreuses manifestations à New York et alimenté le débat national naissant sur les brutalités de la police à l’endroit des hommes noirs non armés, alimenté par d’autres incidents.
La justice américaine avait ouvert une enquête, qui n’a, à ce jour, débouché sur aucune poursuite.
La police de New York, qui souhaitait initialement attendre que la justice statue sur le dossier, a finalement décidé d’entamer une procédure de sanction contre Daniel Pantaleo et le sergent Kizzy Adonis, qui avait autorité hiérarchique sur l’ensemble des policiers présents ce jour-là, a indiqué jeudi à l’AFP une porte-parole.
Il s’agit d’une procédure administrative qui va donner lieu à un débat contradictoire, à l’issue duquel des sanctions pourraient être prononcées, pouvant aller jusqu’à la suspension et au licenciement.
Mi-juillet 2015, la famille d’Eric Garner avait conclu un accord amiable avec la ville de New York, qui avait accepté de lui verser 5,9 millions de dollars au titre de son préjudice.
“L’officier Pantaleo a droit à un examen complet et impartial des faits”, a fait valoir jeudi un syndicat de policiers, le Patrolmen’s Benevolent Association, dans un communiqué.